(Bien lire "1916" au sixième paragraphe)

VERDUN, Meuse, 29 mai (Reuters) - François Hollande et Angela Merkel commémorent dimanche à Verdun l'une les batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale, un rendez-vous que le président français et la chancelière allemande entendent placer sous le signe de la jeunesse et de l'Europe.

Les deux dirigeants se retrouveront vers 10h30 (08h30 GMT) à la nécropole allemande de Consenvoye, première étape d'un "parcours de commémoration" qu'ils concluront en fin d'après-midi par des discours devant la nécropole de Douaumont en présence de 3.400 jeunes Français et Allemands.

Alors que la photo de François Mitterrand et d'Helmut Kohl, main dans la main en 1984 devant l'ossuaire de Douaumont, est devenue le symbole de la réconciliation franco-allemande, leurs successeurs veulent mettre à profit le centenaire de la bataille pour relancer "l'idéal européen".

"Ce que nous avons à faire avec la chancelière, ce n'est pas la réconciliation: elle est faite. C'est de faire que nous soyons dans la relance de l'idéal européen. C'est ce que nous avons à faire dans ce lieu même de Verdun", a expliqué le chef de l'Etat mardi dernier sur France Culture.

Les deux dirigeants ont prévu un déjeuner de travail à la sous-préfecture de Verdun pour évoquer le contexte délétère dans lequel se débat la construction européenne, sur fond de crise des réfugiés, de montée des populismes et, à moins d'un mois du référendum du 23 juin, de risque de sortie du Royaume-Uni.

Les combats, qui se sont déroulés du 21 février au 19 décembre 1916 à Verdun ont fait plus de 700.000 victimes, dont plus de 300.000 morts (143.000 côté allemand, 163.000 côté français).

Déclenchée par l'armée allemande qui voulait s'emparer du "saillant" de Verdun et écraser l'armée française, la bataille s'est enlisée et a duré 300 jours sans que les positions initiales des uns et des autres aient été profondément modifiées.

Devenue dès l'origine le symbole de la résistance de l'armée française, la bataille de Verdun, qui a vu combattre près des trois quarts de ses troupes, est considérée comme une victoire par la France, les Allemands n'étant pas "passés".

Elle est aujourd'hui le symbole du "plus jamais ça" et de la volonté de maintenir la paix en Europe. (Gilbert Reilhac avec Elizabeth Pineau à Paris; édité par Henri-Pierre André)