VERSAILLES, 16 novembre (Reuters) - François Hollande a prôné lundi une réforme de la Constitution et annoncé un renforcement général des services de police, de la défense et de la justice pour mieux lutter contre le terrorisme.

Dans un discours devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, le chef de l'Etat a annoncé que députés et sénateurs seraient saisis mercredi d'un projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour trois mois et adoptant son contenu à l'évolution des technologies et des menaces.

Le président prône un nouveau régime juridique complet pour adapter l'état d'urgence et faire évoluer la Constitution pour permettre aux pouvoirs publics d'agir contre le terrorisme.

Trois jours après les attentats qui ont fait au moins 129 morts, le chef de l'Etat a annoncé la création de 5.000 emplois en deux ans dans la police et la gendarmerie, 2.500 dans la pénitentiaire et les services juridiques, et un millier dans les douanes pour contrôler les frontières.

Le président, chef des armées, a annoncé en outre l'interruption de toute nouvelle réduction des effectifs de la défense.

"Quant à nos armées qui sont de plus en plus sollicitées par les opérations extérieures que nous allons poursuivre, par la sécurité de nos compatriotes qui est demandée, j'ai donc là encore décidé qu'il n'y aurait aucune diminution d'effectifs dans la Défense jusqu'en 2019. Et cette réorganisation de nos armées se fera au bénéfice des unités opérationnelles, de la cyberdéfense et du renseignement", a-t-il dit.

En avril, à la suite des attentats de janvier, François Hollande avait annoncé qu'il allait préserver 18.500 postes sur les 34.000 suppressions de personnels prévues dans la loi de programmation militaire (LPM) qui a été adoptée en juillet dernier.

Ces mesures, incluses dans le budget 2016, représenteront un surcroît de dépenses que le président a dit "assumer, expliquant que "le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité." (Elizabeth Pineau, avec Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)