BOGOTA, 25 juin (Reuters) - Huit membres d'un groupe révolutionnaire ont été arrêtés en lien avec l'attentat à la bombe qui a visé la semaine dernière un centre commercial huppé de Bogota, la capitale de la Colombie, a annoncé samedi la police.

Trois personnes ont été tuées, dont une Française de 23 ans, dans l'explosion qui a ciblé des toilettes pour femmes du centre commercial Andino.

Quatre hommes et quatre femmes, membres du Mouvement révolutionnaire du peuple, ont été arrêtés, pour moitié à Bogota, pour moitié à El Espinal dans la province occidentale de Tolima, a annoncé à des journalistes le directeur de la police nationale, Jorge Nieto.

Les interpellés vont comparaître pour homicide et entreprise terroriste, a-t-il ajouté.

Le groupuscule rebelle, connu du public depuis fin 2015 seulement, est suspecté d'avoir participé à 14 autres attaques, a ajouté Nieto.

"L'équipe interdisciplinaire poursuit l'enquête afin de clarifier les différentes actions terroristes et identifier les auteurs, aussi bien matériels que spirituels, de ces actes", a-t-il ajouté.

L'engin explosif, placé derrière une cuvette, a explosé lors d'un samedi après-midi précédant la Fête des pères, quand de nombreux clients arpentaient le centre commercial.

Julie Huynh, une jeune Française qui effectuait un service social dans un quartier pauvre de Bogota, ainsi que deux jeunes colombiennes, Ana Maria Gutierrez, 27 ans, et Lady Paola Jaimes Ovalle, 31 ans, ont été tuées par l'explosion.

Un temps régulièrement frappée par des attentats à la voiture piégée et des enlèvements, la capitale colombienne est devenue plus sûre au cours des dix dernières années, sur fond de renforcement de la présence policière et militaire.

La fouille systématique des sacs à l'entrée des centres commerciaux a été réduite progressivement ces dernières années. Des chiens détecteurs d'explosifs restent fréquemment postés dans les grands parkings de la ville.

L'accord de paix signé l'année dernière par le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) avait encore renforcé l'espoir de reléguer au passé les attentats à la bombe.

L'Armée de libération nationale (ELN), la deuxième force rebelle dans le pays, reste cependant active, et a revendiqué une attaque à la bombe contre des policiers le 19 février dernier, qui a fait un mort et 25 blessés.

L'ELN comme les Farc ont condamné l'attaque du centre commercial Andino, visant des civils.

(Julia Symmes Cobb, Julie Carriat pour le service français)