Parmi les perspectives de croissance 2015, l’Inde devrait réaliser plus de 7 % d’augmentation de son PIB contre 6.7  % pour la Chine. Cette thématique de la distinction tient à être mise en exergue par les dirigeants indiens. Ces derniers entendent profiter des ajustements de la croissance  mondiale à la baisse pour montrer la capacité de leur pays à se démarquer, dans un contexte de révision globale et mondiale.

En effet, alors que les perspectives concernant les pays émergents restent maussades, un vent d’optimisme souffle en provenance de la 8e puissance mondiale. Les indicateurs composites avancés de l’OCDE pointent une stabilité de la croissance dans la zone « Core ». L’indicateur global ressort à 99.6 pour le G7 alors qu’à l’intérieur du groupe des émergents, c’est l’Inde qui se détache avec un indicateur à 100.3.

Le pays va bénéficier de la baisse des matières premières dont il est majoritairement importateur, contrairement au Brésil, par exemple. De plus, son volume d’affaires avec son voisin mandarin étant faible, il ne subit pas trop la baisse de l’activité chinoise.

L’Inde postule, auprès de Pékin, pour deux aides majeures. Tout d’abord, la demande d’investissements pour la modernisation de ses infrastructures : routes, ponts et ports. Le savoir-faire chinois peut aider à la réalisation du dessein indien avec un programme de 20 milliards sur les 5 prochaines années. En parallèle, et c’est la deuxième volonté de Bombay, il s’agit de profiter davantage du marché chinois où l’Inde exporte peu. C’est une façon implicite d’exprimer l’ambition de jouer un rôle substantiel dans la croissance mondiale. Une population nombreuse et un coût du travail très attractif lui fournissent les arguments pour devenir le nouvel atelier du monde.

Pour favoriser le développement, il faut, néanmoins, posséder une infrastructure plus étoffée mais aussi une bureaucratie plus rapide et plus efficace. Les investisseurs affichent, par conséquent, une certaine défiance à l’image du fonds de Soros qui a retiré, récemment, ses investissements, car les reformes sont longues à venir.
A la bourse de Bombay, l’indice majeur, le Sensex, se situe à son plus bas annuel (-10%) après plus de 30 % de performance en 2014. Pourtant, le pays demeure le premier exportateur de services informatiques, médicaments génériques et services aux entreprises.

Reste à savoir si l’Inde, véritable bureau du monde à ce jour, pourra, tout comme la Chine, l’atelier de la planète, connaître une expansion aussi rapide et compétitive même si la conjoncture mondiale n’offre pas les mêmes opportunités que pendant les années 2000.


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