"Pouvez-vous nous présenter le fonds Sextant PME que vous gérez ?

Le fonds Sextant PME est un fonds small&mid cap françaises et européennes, lancé le 1er janvier, éligible au PEA-PME. Il s’agit d’un fonds de conviction, avec une soixantaine de valeurs dont les capitalisations sont comprises pour la plupart entre 150 millions et un milliard d’euros. La vocation du fonds est d’investir en Europe avec une approche bottom-up (ndlr : sélection de sociétés plutôt que de secteurs) en privilégiant les titres les plus décotés vis-à-vis de notre estimation de leur valeur intrinsèque.
Nous avons retenu la même organisation que celle de notre fonds historique Sextant PEA. Ainsi la gestion est assurée par 5 gérants d’Amiral Gestion, qui possèdent chacun un portefeuille au sein du fonds. A fin juin, la performance globale de Sextant PME était de 20% et l’encours de 31 millions d’euros.

Quel impact a eu le PEA-PME sur votre collecte ?


Nous avons observé des flux positifs sur la plupart de nos fonds depuis septembre 2013. Le segment des petites valeurs retrouve des couleurs après avoir été déserté pendant plusieurs années. L’amélioration des perspectives économiques et des initiatives purement françaises tels que le PEA-PME ont poussé les gérants à s’intéresser à nouveau à ce segment prometteur. S’agissant de Sextant PME, la collecte se fait principalement auprès de particuliers en direct ou via des family office et des conseillers en gestion de patrimoine. Ayant construit un important track record sur ce segment, notamment via Sextant PEA depuis 12 ans, il était naturel qu’Amiral Gestion réponde à cette demande.

Le CAC PME affiche une performance négative depuis son lancement en mars. Est-ce le signe d’un retournement de tendance ?


Le CAC PME n’est pas une référence pour nous car il ne contient que des sociétés françaises. Nous avons l’ambition d’investir dans toute l’Europe afin notamment de ne pas s’exposer à une hausse excessive des valorisations sur le marché français. Cela dit, à l’heure actuelle, ce n’est pas le cas. Il reste beaucoup de valeurs abordables en France, parfois méconnues.

Un exemple ?

Nous sommes actionnaires d’Installux, un concepteur lyonnais de profils en aluminium destinés à la fabrication de fenêtres, vérandas, portails, etc. C’est une société familiale extrêmement bien gérée qui voit ses ventes et ses marges progresser alors même que le marché du bâtiment n’est pas au mieux de sa forme. Elle n’a jamais levé un centime en bourse mais distribue un gros dividende. Certes il faut du temps pour construire une position dans ce genre de sociétés. Mais nous ne regrettons pas de l’avoir fait.

Quelles sont vos autres convictions ?


Dans le secteur industriel je citerai Jacquet Metal Services (aciers spéciaux), Picanol (métiers à tisser), ou encore MBB Industrie (holding présente dans plusieurs sociétés industrielles allemandes). Nous aimons bien les équipementiers automobiles français Le Bélier (fondeur) et MGI Coutier (pièces moteurs et transmission des fluides) car ils bénéficient du rebond du marché automobile européen et plus largement de la demande en solutions innovantes pour améliorer les performances écologiques des véhicules. Nous sommes récemment sortis de Montupet (culasses en aluminium) après un très beau parcours et compte tenu du risque de déception, compte tenu de sa valorisation.

Dans les services, nous avons plusieurs participations dont Tessi, spécialiste français du traitement de chèques et du trading de l’or (CPoR), ITE Group, une société britannique qui organise des salons professionnels ou encore Gruppo Mutuionline, le ‘Meilleurtaux’ italien. Dans les services informatiques, nous avons investi dans IGE + XAO, un éditeur de logiciels pour l’industrie et Linedata, un éditeur de logiciels pour le monde de la finance.

Parmi les principales lignes du fonds je citerai également Boiron, leader mondial de l’homéopathie, et Baron de Ley, un producteur de vin espagnol.
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