2015, année fantastique ? Dans l’immobilier, c’est une évidence. Après la catastrophique loi Duflot - désormais célèbre pour avoir poussé les investisseurs vers la sortie -, le secteur consolide sa reprise depuis le début de l’année. Au troisième trimestre, les ventes de logements neufs ont bondi de 16% par rapport à l’an dernier, plus portées par les logements collectifs (+ 16,9%) que les maisons individuelles (+ 7,3%).
 
La conjoncture économique est particulièrement favorable aux investissements. Les taux d’intérêt ont entamé une baisse en début d’année, et se sont stabilisés à des niveaux proprement historiques depuis quelques semaines. En octobre, il était encore possible de trouver des taux à 2,2% sur 20 ans. Ils devraient se maintenir pendant encore plusieurs mois. Les prix des logements ont également baissé en 2015. Après des années de hausses totalement déconnectées de la réalité du marché, on assiste à un retour à la normale. Ces deux tendances ont grandement participé au retour des investisseurs sur le marché immobilier.

Quand Pinel succède à Duflot


À peine arrivée au ministère du Logement, Sylvia Pinel s’est attelée à la refonte de la loi Duflot. Ainsi est née la loi Pinel, décriée à ses débuts et maintenant adulée pour sa souplesse. Principal changement dans le dispositif, le passage à trois durées locatives, ouvrant droit à trois degrés de réduction d’impôt (12% pour 6 ans, 18% pour 9 et 12% pour 12 ans), quand la loi Duflot n’en proposait qu’une. En sus d’une situation économique favorable, la loi Pinel a clairement joué son rôle d’incitation à l’investissement.

À l’approche des élections régionales et de la COP21, le gouvernement a choisi d’accélérer sur le logement, espérant ainsi surfer sur la reprise. L’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ+) à toutes les communes du territoire - contre 6 000 auparavant - en est la preuve. D’autant que son assiette de financement passe de 20 à 40% du prix du bien. Reste que ces mesures entament les recettes de l’État . L’exécutif a tranché : l’investissement avant les économies.