Fonctionnement de cet indice.

Un indice de référence existe déjà en la matière depuis quelques années avec le « MSCI USA Catholic values Index » composé de 400 valeurs prises au sein de l’indice MSCI World. Le panel se décompose ainsi entre 90% de «large cap», 9% de «mid cap» et enfin 1% de «small cap». Pour opérer une sélection, les analystes de la société MSCI examinent plus de 500 points de données couplés à une multitude d’indicateurs afin d’établir un score. Comme pour les agences de notations, les sociétés sont ainsi classées au sein d’une échelle allant de AAA à C.
S’agissant du nouvel indice S&P500 des valeurs catholiques, c’est environ 10% du S&P500 qui est écarté de ce nouvel indice Plus précisément 448 sociétés sur les 500 peuvent prétendre à une classification dans cet indice comme Apple, Microsoft ou encore Exxon Mobil.



L’indice s’appuie sur un filtre d’exclusion.

Cet indice doit inclure les entreprises membres du S&P 500 dont les pratiques respectent les règles de l’investissement socialement responsable édictées par la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis (USCCB). L’USCCB recommande ainsi de privilégier des entreprises favorables aux droits de l’Homme, hostiles à la discrimination raciale, soucieuses de justice économique et protectrices de l’environnement. A contrario les sociétés cotées recourant au travail des enfants, soutenant la vente et la fabrication d’armes, l’avortement, la pornographie, la contraception ou encore la recherche sur les cellules embryonnaires sont hors-jeux. Sont donc mis au banc de l’indice des titres comme Pfizer, Merck ou Lockhead, le laboratoire pharmaceutique Johnson&Johnson, le conglomérat industriel General Electric, la holding Berkshire Hathaway de Warren Buffett ou encore le géant des télécoms AT&T par exemple.

Dans le détail, l’USCCB liste les domaines suivants :
-         La protection de la vie humaine, qui imposera l’exclusion de tout investissement dans des sociétés impliquées dans la fabrication de produits abortifs ou effectuant des avortements lorsqu’ils ne sont pas absolument requis par la loi fédérale ou l’Etat. De même pour les sociétés fabriquant des contraceptifs ou tirant une partie importante de leurs revenus de la vente de contraceptifs. En termes de clonage humain ou cellules souches embryonnaires, seront écartées les entreprises qui se livrent à la recherche scientifique sur les fœtus ou embryons humains destiné « à être exploité comme du matériel biologique jetable ».
 
-         La promotion de la dignité humaine : Le précepte de la lutte contre les multinationales fournissant des armes ou participant à l’instabilité d’une région du monde ou plus globalement engendrant une plus profonde souffrance humaine seront écartées. Ainsi l’USCCB promeut les sociétés opérantes dans des pays connaissant des problèmes humains importants et participants à des programmes visant à rendre les médicaments abordables et accessibles aux populations et communautés en difficultés (tuberculose, paludisme, SIDA).
 
-         La réduction de la production des armements : Les entreprises dont l’activité principale vise à la production d’armes militaires ou le développement d’armes biologiques et chimiques, armes nucléaires, armes de destruction massive, fabrication, vente ou utilisation de mines antipersonnelles seront inéligibles à cet indice.
 
-         La poursuite de la justice économique : c'est-à-dire la promotion des sociétés évitant l’utilisation « d’ateliers de misère » dans la fabrication de produits et en promouvant les politiques de salaires, de prestations généreuses et de sécurité des travailleurs.
 
-         La protection de l’environnement : Les sociétés qui agissent pour préserver le patrimoine écologique de la planète, la conservation de l’énergie, le développement des ressources énergétiques renouvelables, ainsi que la réduction des émissions de gaz à effet de serre peuvent prétendre à intégrer cet indice.



Performance et perspective d’avenir

Il existe un véritable marché avec des performances intéressantes à la clé. En effet, backtesté, l’indice des valeurs catholiques surperforme légèrement l’indice S&P sur 5 ans avec un gain de 16.48% annualisé par an. Cet indice bat également de peu l’indice des valeurs américaines respectant la charia (le S&P/TSX 60 Charia) à 15.76% par an sur 5 années. Mais ce dernier indice apparaît plus restrictif en ne prenant en compte qu’une partie des valeurs américaines avec plus de secteurs d’activités écartés comme l’industrie porcine par exemple.

En France, des congrégations créent leurs propres fonds de placement. L’un d’entre eux, le fonds « Pro-Clero » affiche aujourd’hui plus de 30 millions d’euros d’en-cours pour un rendement de 6.57% en 2014 (http://www.zonebourse.com/PROCLERO-D-12634280/?type_recherche=rapide&mots=proclero). Un autre fonds socialement responsable dans la même veine, le fonds « Nouvelle stratégie 50 » excluant les secteurs du tabac, de l’armement, des OGM, de la pornographie et des jeux. A titre d’exemple, ce fonds n’opère plus d’investissement sur le titre Orange depuis les suicides de plusieurs salariés de l’entreprise de télécommunication. De même les agissements de la société Total de par ses activités en Birmanie, a été jugés non conforme à la charte du fonds http://www.zonebourse.com/NOUVELLE-STRATEGIE-50-7115076/?type_recherche=rapide&mots=nouvelle_s