Le PDG du spécialiste de terminaux de paiement, Philippe Lazare, a déclaré à Reuters déceler "une marge de progrès significative" en Asie du Sud-Est, où il est à l'affût d'acquisitions.

"L'année dernière a confirmé que les émergents sont vraiment les premiers moteurs de croissance et que le business model avec une part croissante de nos activités de services et de transactions (par rapport à) nos activités de terminaux est une stratégie qui fonctionne", a-t-il fait valoir lors d'un entretien.

Ingenico a dû repenser sa stratégie l'année dernière après avoir renoncé à racheter les actifs américains d'Hypercom à la suite d'une décision du département américain de la Justice d'engager une action antitrust.

Aux Etats-Unis, où le groupe compte parmi ses clients les groupes de distribution Wal-Mart et Home Depot, Ingenico attend beaucoup de la transition en cours des Etats-Unis vers les cartes à puce, prompte à entraîner un renouvellement des terminaux des magasins.

Ingenico, qui compte parmi ses concurrents Gemalto, First Data et Heartland Payment Systems, parie également sur les services de gestion des transactions et de maintenance des terminaux de paiement, pour ne plus avoir à compter que sur son coeur de métier, la fabrication et la vente de terminaux.

Cette activité de services devrait représenter 40% du chiffre d'affaires l'année prochaine contre 32% actuellement, a précisé Philippe Lazare.

Ingenico a annoncé le mois dernier avoir atteint pour la première fois en 2011 le seuil symbolique du milliard d'euros de chiffre d'affaires, porté par le dynamisme des pays émergents.

Pour 2012, le groupe a dit tabler sur une croissance supérieure à 8% à données comparables de son chiffre d'affaires et sur une marge d'Ebitda supérieure ou égale à 18,3%.

L'action, qui a dépassé 85 euros au plus fort de la bulle internet, a touché un plus bas de 4,6 euros en 2003. Le titre a remonté la pente depuis 2009 et affiche une hausse de 28% depuis le début de l'année à près de 36 euros.

Ingenico, dont le premier actionnaire est l'équipementier de défense et de sécurité Safran, avait rejeté en 2010 une offre à 28 euros par action du conglomérat américain Danaher, mais Philippe Lazare a dit que son groupe restait à vendre. Au bon prix.

"Clairement, la société s'est très largement appréciée depuis cette offre", a-t-il expliqué. "Nous continuerons à renforcer notre bilan et notre stratégie et à faire des acquisitions pertinentes qui font croître notre valeur. Après, si quelqu'un veut un jour nous racheter, il sera le bienvenu à condition qu'il y mette le prix".

Avec Cyril Altmeyer, édité par Marc Angrand

par Alice Cannet