Déjà soutenue par des indicateurs économiques favorables, la monnaie unique profite surtout d’une campagne électorale relancée outre-Atlantique, où une victoire de Donald Trump bousculerait les projets monétaires de la Réserve Fédérale.

Alors qu’Hillary Clinton avait creusé l’écart dans les sondages et semblait déjà avoir remporté la partie, les incertitudes ressurgissent aux Etats-Unis après que le FBI a annoncé avoir ré-ouvert une enquête au sujet des emails de l’ancienne ministre des Affaires Etrangères. Un malheur ne se présentant jamais seul, WikiLeaks a révélé dans la foulée que la candidate démocrate aurait été avantagée lors de la primaire en prenant connaissance à l’avance de certaines questions posées à l’occasion de débats télévisés.

Les citoyens américains auront donc le choix la semaine prochaine entre une candidate inquiétée par la justice et son adversaire, pour le moins imprévisible et provocateur.

Dans ce contexte, la Réserve Fédérale a logiquement opté pour le statu quo lors de sa dernière réunion, soulignant néanmoins la vigueur de l’inflation et ouvrant plus que jamais la porte à resserrement monétaire en décembre, lequel semble toutefois conditionné à une victoire de Madame Clinton qui incarne la stabilité pour les marchés financiers.

Côté macro, relégué au second plan, la première estimation de la croissance américaine au titre du troisième trimestre enregistre un score solide de +2.9% en rythme annualisé mais le niveau de dépenses des consommateurs est décevant.

En Europe, la croissance de l’activité privée a progressé en octobre pour atteindre son plus haut niveau en 2016 tandis que l’inflation continue de se redresser, à +0.5% sur un an, même si la hausse des prix reste toujours à distance de l’objectif de la BCE, proche mais inférieur à 2%. Lors d’un discours à Berlin, le président de l’institution Mario Draghi a par ailleurs reconnu ne pas privilégier l’hypothèse de taux négatifs durables dans l’Union monétaire, atténuant ainsi les velléités baissières provoquées par sa dernière conférence de presse.

Graphiquement, en données quotidiennes, l’Euro s’est appuyé sur un nouveau support de moyen terme à 1.0873 pour rebondir au-delà de 1.11 USD. Les craintes qui entourent l’issue du scrutin présidentiel américain devraient alors permettre à la parité de se maintenir dans cette zone d’ici le 8 Novembre, voire de poursuivre sa marche en avant vers 1.1153 et 1.1250 USD, une perspective nous encourageant à initier de nouvelles positions longues aux cours actuels.