Entre la politique monétaire et la menace d'une guerre commerciale, John Greenwood a choisi. Pour l'économiste en chef d'Invesco, les marchés devraient plus craindre des erreurs de politique monétaire qu'une guerre commerciale potentielle. "Les deux principaux risques pour l'expansion du cycle économique mondial pourraient venir des erreurs potentielles dans la politique monétaire américaine et dans celle de la zone euro, et non des revendications de l'administration Trump concernant le protectionnisme", assure-t-il.

Pour cet expert, la contraction du bilan de la Fed pourrait davantage ralentir la croissance de la monnaie et du crédit aux États-Unis et ainsi limiter la croissance économique. De même, compte tenu de la croissance toujours anémique de la monnaie et du crédit dans la zone euro, la Banque centrale européenne risque d'étouffer la croissance économique en mettant fin trop tôt à ses achats d'actifs.

A contrario, John Greenwood (Invesco) ne s'attend pas à ce qu'une "guerre commerciale" déclenche un ralentissement mondial. Pour lui, une guerre des droits de douane ou commerciale ralentirait la croissance des échanges si elle se maintenait, mais n'aurait qu'un impact marginal sur la croissance du PIB global, à condition que la demande intérieure puisse se maintenir à un certain niveau dans les économies les plus importantes.

"Il ne fait aucun doute que les droits de douane sont une mauvaise nouvelle tant pour les consommateurs que pour les entreprises, mais puisque les importations de marchandises ne représentent qu'environ 12% du PIB américain et 15% du PIB chinois, même si une escalade des tarifs douaniers de part et d'autre devait être mise en œuvre, les conséquences négatives sur l'activité économique réelle ne représenteraient qu'environ 0,1-0,2% du PIB", note l'économiste en chef d'Invesco.