BAGDAD, 14 janvier (Reuters) - Le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi, qui briguera un nouveau mandat lors des élections législatives du 12 mai, a annoncé dimanche la constitution d'une alliance électorale multiconfessionnelle et reçu le soutien d'un puissant groupe chiite pro-iranien.

Musulman chiite, Haïdar al Abadi a succédé en 2014 à Nouri al Maliki, proche allié de l'Iran, et présidé à l'opération de reconquête du nord du pays face aux djihadistes sunnites du groupe Etat islamique (EI).

Son "Alliance de la victoire" se veut un reflet de cette union sacrée en faisant une place aux différentes communautés irakiennes et sera notamment opposée dans les urnes à une autre alliance, "Etat de Droit", constituée par Nouri al Maliki, chef du parti Dawa dont Haïdar al Abadi est aussi issu.

L'ancien chef du gouvernement a indiqué qu'il laisserait aux membres du parti la liberté de vote.

L'actuel Premier ministre a en revanche obtenu le soutien de poids de la coalition de groupes chiites pro-iraniens qui ont joué un rôle actif dans la lutte contre l'EI, avec à leur tête l'organisation Badr.

Des parlementaires proches de Haïdar al Abadi et du chef de Badr, Hadi al Amiri, ont déclaré à Reuters avoir conclu un pacte électoral dimanche.

Cette alliance a provoqué la colère d'un autre dignitaire chiite influent, Moktada al Sadr, un des rares dirigeants de la communauté à maintenir ses distances avec l'Iran.

"Je suis stupéfait de la direction prise par notre frère Abadi, dont nous pensions qu'il était un partisan des réformes", a réagi Sadr dans un communiqué.

Le poste de Premier ministre est réservé à un chiite dans le cadre de l'accord de partage du pouvoir entre chiites, sunnites et kurdes, conclu après l'invasion américaine en 2003.

(Ahmed Rasheed; Tangi Salaün pour le service français)