(Avec accusation de massacre contre les miliciens chiites)

BAGDAD, 26 janvier (Reuters) - L'armée irakienne et des milices pro-gouvernementales chiites et sunnites ont repris le contrôle d'une vingtaine de villages proches de la frontière iranienne qu'occupaient jusque là les djihadistes de l'Etat islamique, ont annoncé lundi des sources sécuritaires et des responsables locaux.

Des dirigeants sunnites ont accusé les miliciens chiites d'avoir exécuté sommairement au moins 70 civils pendant l'offensive lancée vendredi, qui leur a permis de chasser l'EI de la région de Moukdadia, la position la plus orientale des djihadistes en Irak.

"Le 25 janvier et après trois jours d'intenses combats, nous sommes parvenus à vaincre les terroristes dans le nord de Moukdadia et nous avons nettoyé les villages de la présence de Daesh", a déclaré Hadi al Amri, chef de file de l'organisation Badr, une milice chiite, faisant référence à l'acronyme arabe de l'Etat islamique.

Il a précisé que 58 soldats et miliciens pro-gouvernementaux avaient péri dans les combats et que 247 autres avaient été blessés.

Environ 65 djihadistes ont été tués, a déclaré de son côté Sadik al Husseini, président de la commission de sécurité de la province de Diyala.

Des responsables politiques et des chefs tribaux sunnites ont accusé les miliciens chiites d'avoir également tué 70 civils non armés qui tentaient de fuir la zone de combats en compagnie des djihadistes.

Le porte-parole du ministère irakien de l'Intérieur a nié ces accusations tandis qu'un autre responsable local n'a pas exclu que les civils, dont les corps ont été retrouvés dans le village de Barwanah, aient été tués par les combattants de l'EI avant leur retraite. (Ahmed Rasheed et Saif Hameed,; Nicolas Delame et Tangi Salaün pour le service français)