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DUBAI, 3 août (Reuters) - Le Bureau iranien de supervision de la presse a suspendu un journal conservateur et mis en garde deux autres publications qui avaient critiqué l'accord sur le nucléaire iranien, rapporte lundi l'agence de presse Isna.

Le Bureau a suspendu 9 Dey, un hebdomadaire qui accusait les négociateurs de Vienne d'avoir ignoré les "lignes rouges" fixées par Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique.

Il a également adressé un avertissement à Kayhan, un influent quotidien de l'aile conservatrice, et au site d'information Raja News.

Ces mesures constituent un revers pour les adversaires de l'accord historique du 14 juillet qui accusent les négociateurs iraniens d'avoir accordé trop de concessions.

Des journaux conservateurs ont déjà été la cible de la censure iranienne. En février 2014, le Conseil suprême de sécurité nationale a ainsi poursuivi en justice un journaliste conservateur travaillant pour le Vatan-e-Emrooz (La Nation d'aujourd'hui) qui avait critiqué la politique extérieure du président Hassan Rohani.

Mais les censeurs iraniens traquent plus volontiers les publications jugées dangereuses sur le plan moral ou sociétal. En avril dernier, le mensuel Zanan-e-Emrooz (Femmes d'aujourd'hui) a été interdit pour avoir sorti un numéro consacré au "mariage blanc", une expression employée pour désigner les couples en union libre.

Le Comité pour la protection des journalistes a classé l'Iran au 7e rang des pays où la censure est la plus sévère dans son rapport annuel 2015, estimant que la situation "ne s'est pas améliorée sous Rohani en dépit des espoirs des Etats membres de l'Onu et des groupes de défense des droits de l'homme". (Sam Wilkin; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)