PARIS, 12 juillet (Reuters) - Les Etats-Unis ont opposé une fin de non-recevoir aux Européens, qui demandaient à être exemptés des sanctions bientôt imposées aux entreprises commerçant avec l'Iran, déclare le ministre français de l'Economie dans une interview au Figaro publiée jeudi.

Bruno Le Maire avait dit ne pas se faire "beaucoup d'illusions" sur le résultat de cette démarche entamée en mai, dans la foulée du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien à l'initiative de Donald Trump.

"J'ai écrit au printemps à Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor américain, pour lui demander des exemptions pour les entreprises européennes installées légalement en Iran ou des délais supplémentaires dans l'application des sanctions", déclare-t-il au Figaro.

"Nous venons de recevoir sa réponse : elle est négative", ajoute-t-il.

Le ministre français en tire la conclusion que "l'Europe doit se doter d'instruments pour résister aux sanctions extraterritoriales et mettre en place des circuits de financement autonomes" car, poursuit-il, "ce n'est pas aux Américains de décider avec quels pays nous avons le droit de faire du commerce".

La demande de dérogation figurait également dans une lettre commune de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni adressée le mois dernier au gouvernement américain.

Les Etats-Unis se sont retirés seuls, le 8 mai dernier, du JCPOA, l'accord signé en juillet 2015 par l'Iran et les puissances du P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne + Allemagne).

Depuis cette date, plusieurs entreprises européennes ont annoncé la suspension ou l'arrêt de leurs activités en Iran, à l'image, la semaine dernière, du groupe de transport maritime français CMA CGM. (Simon Carraud, édité par Jean-Philippe Lefief)