par Dan Williams

JERUSALEM, 20 novembre (Reuters) - Benjamin Netanyahu s'est rendu mercredi à Moscou pour tenter de persuader Vladimir Poutine d'assortir tout accord avec Téhéran sur le nucléaire iranien de conditions très strictes.

Le Premier ministre israélien, qui devait s'entretenir dans la soirée au Kremlin avec le président russe, s'est lancé sur ce dossier dans une vaste offensive diplomatique, commencée dimanche avec la réception de François Hollande à Jérusalem et qui se poursuivra vendredi par celle du secrétaire d'Etat américain, John Kerry.

Benjamin Netanyahu aura alors rencontré des responsables de trois des six pays engagés depuis mercredi à Genève dans une troisième session de pourparlers avec Téhéran sur le programme nucléaire iranien.

Les pays du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Chine - et l'Allemagne), soucieux de mettre fin à un long bras de fer avec Téhéran et d'éviter un embrasement du Moyen-Orient, avaient failli arracher au début du mois des concessions sur les activités nucléaires des Iraniens en échange d'un allègement des sanctions de la communauté internationale.

MENACE

Israël, qui possède la bombe atomique sans l'admettre officiellement, considère qu'un Iran détenteur d'une arme nucléaire constituerait une menace de mort pour son existence et exige le démantèlement des sites d'enrichissement nucléaire de la République islamique.

Benjamin Netanyahu affirme que le compromis en cours de négociation, dont les termes n'ont pas été rendus publics, permettrait toujours à l'Iran de fabriquer la bombe atomique dans un délai assez court.

Il n'a pas exclu une intervention militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes en cas d'accord "excessivement mauvais" à Genève.

La Russie, qui a construit la première centrale nucléaire iranienne et entretient avec Téhéran des rapport bien meilleurs que les pays occidentaux, se dit beaucoup moins soupçonneuse qu'Israël sur les intentions iraniennes.

"Notre tâche est de faire douter les Russes, comme nous l'avons fait avec les autres protagonistes", explique le vice-ministre des Affaires étrangères, Ze'ev Elkin, qui accompagne Benjamin Netanyahu à Moscou. (Pascal Liétout pour le service français, édité par Gilles Trequesser)