BELFAST, 26 mai (Reuters) - Les associations favorables au droit à l'avortement en Irlande du Nord ont appelé le gouvernement britannique à libéraliser l'IVG après que l'Irlande a voté à une très forte majorité en faveur de la libéralisation du droit à l'avortement.

Dans un des pays qui était considéré parmi les plus conservateurs d'Europe d'un point de vue social, les électeurs irlandais se sont prononcés à 66% en faveur de la légalisation de l'avortement, d'après les résultats officiels annoncés samedi.

En Irlande du Nord, province conservatrice où les religions catholique et protestante exercent une forte influence, l'avortement est autorisé seulement lorsque la vie de la mère est en danger. Avorter ou pratiquer un avortement illégalement est puni par une peine d'emprisonnement à perpétuité.

"C'est hypocrite, dégradant et insultant pour les femmes nord-irlandaises d'être obligées de voyager pour des services de santé vitaux parce que nous n'y avons pas accès chez nous", a déclaré une responsable d'Amnesty International dans un communiqué publié samedi.

"Nous ne pouvons pas être considérées comme des citoyennes de deuxième classe et être laissées dans un coin du Royaume-Uni et de l'île", a ajouté Grainne Teggart.

Dublin prévoit de promulguer avant la fin de l'année la loi autorisant l'avortement sans restrictions jusqu'à 12 semaines de grossesse, ce qui laisse présager que des Nord-Irlandaises pourraient se rendre au Sud pour avorter.

La cour suprême de Londres doit juger dans les prochains mois si les lois anti-avortement en Irlande du Nord respectent ou non les droits des femmes.

L'assemblée nord-irlandaise a autorité pour adopter une loi sur l'IVG en concordance avec celle en vigueur dans le reste du Royaume-Uni, mais a voté contre, en février 2016, et n'a plus siégé depuis la chute du gouvernement en janvier dernier.

Ainsi les appels des activistes pro-avortement étaient-ils davantage destinés au gouvernement britannique de Theresa May. (Amanda Ferguson, Jean Terzian pour le service français)