* Deux attaques au couteau à Jérusalem

* Deux autres attaques dans une banlieue de Tel Aviv

* "Jour de colère" pour les Palestiniens (Actualisés avec précisions, un mort en Cisjordanie, Netanyahu)

par Jeffrey Heller

JERUSALEM, 13 octobre (Reuters) - De nouvelles agressions ont été commises par des Palestiniens à Jérusalem et dans la banlieue de Tel Aviv, faisant au moins trois morts et plusieurs blessés ce mardi, décrété "jour de colère" par plusieurs organisations palestiniennes.

A Jérusalem, deux assaillants ont ouvert le feu et poignardé des passagers dans un bus de la ville, tuant deux personnes et en blessant quatre, rapportent des médias israéliens. Selon un porte-parole des services d'urgence, l'un des deux auteurs de l'attaque a été tué et l'autre capturé.

Quelques minutes plus tard, un Palestinien a précipité son véhicule sur un arrêt de bus dans le centre de Jérusalem avant de poignarder des piétons, tuant l'un d'entre eux et en blessant six autres. L'homme a été mis hors d'état de nuire, dit la police sans plus de précisions.

A Raanana, dans la banlieue nord de Tel Aviv, un autre Palestinien a légèrement blessé un Israélien à un arrêt de bus situé sur la principale artère de la ville. Une vidéo amateur diffusée par la police montre que l'assaillant a ensuite été battu par des passants. Selon des ambulanciers des services d'urgence Maguen David Adom, l'homme a été très sérieusement blessé.

Dans cette même banlieue, quatre autres personnes ont été blessées à l'arme blanche par un Palestinien.

Sur un parc de stationnement d'un magasin Ikea dans le nord d'Israël, un juif qui voulait apparemment venger les victimes de ces attaques a poignardé un de ses coreligionnaires qu'il avait pris pour un Arabe, a dit la police.

RÉUNION AUTOUR DE NETANYAHU

Lors d'affrontements près de Bethléem, en Cisjordanie, un palestinien a été tué par l'armée israélienne, a-t-on appris de sources médicales. Tsahal a déclaré que des soldats avaient ouvert le feu sur l'homme qui allait lancer un cocktail Molotov.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réuni un conseil de sécurité pour évoquer les nouvelles mesures qui pourraient être prises pour enrayer la montée de la violence.

Selon des responsables israéliens, il est envisagé de boucler les quartiers palestiniens de Jérusalem-Est d'où sont originaires plusieurs des auteurs des attaques menées depuis près de quinze de jours.

Au total, sept Israéliens et 29 Palestiniens, dont dix assaillants présumés et huit enfants, ont perdu la vie depuis le début du mois.

Ces violences ont été provoquées en partie par les interrogations sur l'avenir du statut de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, où se trouve la mosquée Al Aksa.

Outre la poursuite de la colonisation juive dans les territoires occupés, la colère palestinienne trouve son origine dans la crainte que les visites régulièrement organisées par des groupes juifs, y compris par des élus, sur l'esplanade des Mosquées finissent par remettre en cause le statut de l'endroit.

"JOUR DE COLÈRE"

Lieu saint de l'islam et du judaïsme, le site est administré par les autorités religieuses jordaniennes. Les juifs, qui l'appellent Mont du Temple, peuvent s'y rendre mais n'ont pas le droit d'y prier, ce que certains contestent.

Plusieurs groupes palestiniens ont fait de ce mardi un "jour de colère" en Cisjordanie occupée, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est, tandis que les responsables de la communauté arabe israélienne ont appelé à la fermeture des magasins en soutien aux Palestiniens.

Le département d'Etat américain a condamné "dans les termes les plus vigoureux les attaques terroristes de mardi contre des civils israéliens" et a appelé les autorités israéliennes et palestiniennes "à éviter toute initiative qui risquerait de faire encore monter la tension".

Le Fatah, parti du président palestinien Mahmoud Abbas, et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avaient décrété ce mardi "jour de colère" dans les territoires occupés et dans la bande de Gaza, accusant Israël "de multiplier ses crimes contre le peuple palestinien".

Les dirigeants de la communauté arabe israélienne avaient appelé les commerces à faire grève. A Sakhnine, une manifestation a rassemblé plusieurs milliers de personnes. "Le gouvernement Netanyahu joue avec le feu quand il s'agit d'Al Aksa", a lancé à la foule de député arabe israélien Ahmed Tibi.

A Genève, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad al Malki, a déclaré qu'il ne croyait pas à une troisième intifada -- soulèvement -- tout en accusant Netanyahu de "chercher la confrontation". (Avec Maayan Lubell et Ori Lewis, Stephanie Nebehay à Genève; Nicolas Delame et Guy Kerivel pour le service français)