JERUSALEM, 3 septembre (Reuters) - Le gouvernement israélien va alléger la fiscalité des entreprises et abaisser le taux de la TVA pour soutenir la croissance, les recettes fiscales ayant dépassé les prévisions ces derniers mois, a annoncé jeudi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Le projet élaboré par le ministre des Finances, Moshe Kahlon, prévoit de ramener le taux de la taxe sur la valeur ajouté de 18% à 17% et celui de l'impôt sur les sociétés (IS) de 26,5% à 25%.

"Afin de promouvoir la croissance, j'ai décidé, avec (...) Kahlon, d'abaisser la fiscalité", a dit Netanyahu lors d'une conférence de presse.

"Nous pouvons le faire parce que des milliards (de shekels) se sont accumulés dans les caisses de l'Etat et qu'au lieu de conserver cette cagnotte, nous avons décidé de la restituer aux citoyens et aux entreprises israéliens."

Les recettes fiscales de juillet-août pourraient avoir dépassé les prévisions de plus de cinq milliards de shekels (1,1 milliard d'euros). Sur les sept premiers mois de l'année, elles ont progressé de 7,8% en données réelles par rapport à l'an dernier.

La baisse de TVA entrera en vigueur en octobre ou en novembre, celle de l'IS début 2016.

La croissance de l'économie israélienne a été de 0,3% seulement en rythme annualisé au deuxième trimestre, un chiffre inférieur aux attentes, et elle devrait avoisiner 3% sur l'ensemble de l'année.

La banque centrale, qui plaide régulièrement pour une augmentation des recettes fiscales, a critiqué l'initiative gouvernementale, estimant qu'il était trop tôt pour déterminer si l'augmentation des recettes de l'Etat correspondait à une tendance de fond ou à un phénomène ponctuel lié à la hausse des volumes de transactions immobilières et à l'augmentation de la fiscalité sur les plus-values.

Pour la Banque d'Israël, les mesures annoncées pourraient se traduire en 2016 par un déficit budgétaire supérieur à celui de 2,9% du produit intérieur brut (PIB) attendu pour l'instant.

Moshe Kahlon a reconnu que si les recettes fiscales repartaient à la baisse, "nous devrons procéder à un ajustement ou prendre de nouvelles mesures qui pourraient ramener la situation à son état antérieur".

(Steven Scherer et Ori Lewis; Marc Angrand pour le service français)