ROME, 23 janvier (Reuters) - Le numéro un de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, a estimé mardi que l'euro était "une expérience ratée" et a présenté, parmi les candidats de son parti aux élections législatives italiennes du 4 mars, des économistes farouchement opposés à la monnaie européenne.

La Ligue du Nord s'est alliée à Forza Italia, la formation de Silvio Berlusconi, pour les prochaines élections.

Le "Cavaliere", soucieux quant à lui de se présenter comme un partisan de l'Europe, s'est rendu lundi à Bruxelles et a promis qu'en cas de victoire de la droite son pays respecterait les critères budgétaires de l'Union.

Les deux partis ont signé la semaine dernière un programme promettant "la fin de l'austérité" et "une révision des traités de l'UE", sans faire toutefois référence à un abandon éventuel de l'euro.

Cela n'a pas empêché Matteo Salvini, qui présentait mardi deux des candidats de son parti, les économistes eurosceptiques Claudio Borghi et Alberto Bagnai, de repartir en campagne contre la monnaie européenne, selon lui "une expérience ratée qui a porté préjudice à l'économie italienne".

"Un pays qui ne contrôle pas sa monnaie n'est pas un pays libre", a-t-il lancé.

Il a également évoqué la promesse de Berlusconi de maintenir le déficit sous les 3% du PIB. "Si ces 3% doivent faire du mal aux familles italiennes, alors pour nous ils n'existent pas", a-t-il dit.

L'alliance de droite - Forza Italia, Ligue du Nord et Frères d'Italie, un petit parti d'extrême droite - est créditée de 37% des intentions de vote et devrait obtenir le plus de sièges à la Chambre des députés, mais sans avoir la majorité absolue.

Berlusconi et Salvini sont convenus que le prochain président du Conseil sera issu du parti arrivé en tête. Pour l'instant, Forza Italia devance de quatre points la Ligue.

Silvio Berlusconi ne peut pas se présenter en raison de sa condamnation pour fraude fiscale en 2013. (Massimiliano Di Giorgio, Guy Kerivel pour le service français)