par Andrea Mandala et Gianluca Semeraro

MILAN, 29 avril (Reuters) - Le nouveau fonds de soutien au secteur bancaire italien devrait détenir environ 90% du capital de Popolare di Vicenza, l'augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros lancée par la banque ayant suscité une demande très faible, a-t-on appris de trois sources proches du dossier.

Popolare di Vicenza, qui devaient annoncer les résultats de son offre publique de vente en fin de journée vendredi, s'est refusée à tout commentaire.

Le fonds "Atlante" (Atlas en français) a été créé dans l'urgence dans le but de renflouer des établissements de crédit et d'éviter une nouvelle crise de confiance dans le secteur.

Alimenté par 67 institutions financières, principalement italiennes, il a annoncé vendredi avoir levé 4,25 milliards d'euros, un montant situé dans le bas de la fourchette de quatre à six milliards visée initialement.

Si la faiblesse de la demande pour Popolare di Vicenza est confirmée, le fonds risque donc de devoir d'emblée consacrer près d'un tiers de ses capitaux à un seul dossier.

Alessandro Penati, le président de la société d'investissement Quaestio, chargée de gérer le fonds, a déclaré que celui-ci se fixerait pour objectif de vendre ses parts de Vicenza au bout de 18 mois.

Il était impossible dans l'immédiat de déterminer si Popolare di Vicenza, contrainte de lever des capitaux frais par la Banque centrale européenne (BCE), disposerait d'un flottant suffisant pour être cotée en Bourse la semaine prochaine comme prévu initialement.

Le flottant minimal requis est de 25% mais la Bourse de Milan peut faire des exceptions.

Penati a précisé que le fonds de soutien visait un rendement annuel d'environ 6% et qu'il consacrerait 70% de ses liquidités à des investissements au capital des banques en difficulté.

Le reste, a-t-il ajouté, sera utilisé pour acheter des tranches junior de dettes à risque de banques, à un prix supérieur à celui offert par les fonds spécialisés dans les titres à risque mais pas à leur valeur comptable, ce qui implique que les banques concernées devront passer des charges de dépréciation.

Des traders ont expliqué que cette annonce avait contribué à la baisse marquée des valeurs bancaires vendredi à Milan.

UniCredit a fini la journée en repli de 5,28%.

Selon des analystes, le fonds Atlante pourrait disposer de capitaux suffisants pour racheter entre 20 et 35 milliards d'euros de créances douteuses, une estimation à rapporter au montant global de 360 milliards des créances douteuses du secteur.

(Andrea Mandala et Gianluca Semeraro, avec Paola Arosio; Marc Angrand pour le service français)