par Steve Scherer

ACCUMOLI, Italie, 25 août (Reuters) - Les recherches se poursuivent jeudi pour tenter de retrouver des survivants au lendemain du tremblement de terre qui a fait 159 morts dans le centre de l'Italie.

Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a annoncé qu'un conseil des ministres se tiendrait dans la journée pour arrêter les mesures d'aide aux communes touchées par la catastrophe.

Des maisons ont été rasées et des routes déformées par le séisme d'une magnitude de 6,2 qui a frappé aux premières heures de mercredi cette région montagneuse à 140 km à l'est de Rome.

Le séisme, qui a été suivi de 150 répliques dans les 12 heures après la première secousse, a été suffisamment puissant pour être ressenti à Bologne dans le nord et à Naples dans le sud, qui se situent chacune à 220 km de l'épicentre.

Des dégâts ont été signalés en Ombrie, dans le Latium et dans les Marches. Les communes les plus affectées sont Accumoli, Amatrice, Posta et Arquata del Tronto. Selon l'Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV), l'épicentre du séisme a été localisé près d'Accumoli et d'Amatrice.

Ainsi dans le Latium, à Amatrice, une des communes les plus touchées par le séisme, un hôtel qui s'est effondré hébergeait environ 70 personnes selon les estimations. Or, seuls sept corps avaient été retrouvés mercredi soir, a déclaré le maire de la ville, Sergio Pirozzi.

"Cette nuit sera notre première nuit de cauchemar", a déclaré Alessandro Gabrielli, qui, comme des centaines d'autres personnes, se préparait mercredi soir à dormir dans les tentes installées par les services de secours dans les champs ou sur des parkings. Il dit avoir été réveillé la nuit précédente par un son qui ressemblait à celui d'une bombe.

UNE FILLETTE DE DIX ANS SAUVÉE

Dans la pénombre, à la lueur des lampes, les sauveteurs qui travaillaient dans le hameau de Pescara del Tronto ont pu sauver une fillette de 10 ans qui venait de passer 17 heures sous les décombres

D'autres enfants n'ont pas eu cette chance. Dans le village voisin d'Accumoli, quatre personnes d'une même famille, dont deux garçons âgés de huit mois et neuf ans, ont été ensevelies sous les décombres de leur maison.

Mercredi dans la soirée, Matteo Renzi annonçait que 120 corps avaient été retrouvés et que 368 personnes avaient été hospitalisées. Le bilan est monté à 159 morts quelques heures plus tard. Il pourrait encore s'alourdir, ont indiqué les services de la protection civile.

Sur les photographies aériennes, des zones entières d'Amatrice n'existent plus. L'an dernier, la ville avait été désignée comme l'une des villes historiques les plus belles d'Italie. En été, le nombre d'habitants des quatre petites villes les plus touchées peut être multiplié par dix. Parmi les personnes tuées ou disparues figurent un grand nombre de touristes.

Le précédent gros tremblement de terre survenu en Italie remonte à 2009. Il avait frappé L'Aquila, dans les Abruzzes, et fait plus de 300 morts.

L'Italie s'étend sur deux lignes de faille, ce qui en fait l'un des pays européens les plus actifs sur le plan sismique. Le tremblement de terre le plus meurtrier depuis le début du XXe siècle dans la péninsule est survenu en 1908. Il avait engendré un raz-de-marée et fait 80.000 morts en Calabre et en Sicile.

(Avec Gabriele Pileri et Roberto Mignucci; Danielle Rouquié pour le service français)