Dans le dernier bulletin hebdomadaire de l'équipe de gestion Multi-assets de JPMorgan AM, le stratégiste Patrik Schöwitz prend le contrepied d'une impression répandue sur les marchés selon laquelle les prévisions de croissance des bénéfices des entreprises sont tellement basses qu'elles seront sans doute facilement dépassées. " Les prévisions de croissance sont ainsi indiscutablement faibles dès lors que l'on se place dans une perspective historique, mais il est difficile de distinguer d'où pourrait provenir une surprise significative à la hausse", nuance l'experte.

"Le taux de croissance anticipé à 12 mois par le consensus bottom-up actuel pour l'indice MSCI ACWI se situe à 6,5 %. A l'exception de la période de la crise financière, il s'agit du chiffre le plus faible depuis la création de l'indice en 1988. On peut soutenir que cette estimation est favorisée par un fort relèvement des anticipations de croissance pour 2017 alors que, pour l'année civile 2016, la croissance des bénéfices au niveau mondial devrait s'élever à tout juste 3 %", rappelle-t-il.

En fait, le gestionnaire d'actifs estime que, au vu des déceptions passées et des taux de croissance des bénéfices effectivement enregistrés en 2015, les prévisions actuelles sont "réalistes" concernant l'Europe et les Etats-Unis (+4,5%) et comportent même un risque de déception au Japon (+15%) et dans les émergents (autour de 10%).

Patrik Schöwitz souligne notamment le risque lié aux mouvements de devises dans les pays émergents. Selon lui, les prévisions de croissance des bénéfices "semble pour l'essentiel motivée par des effets de base et une hausse des devises émergentes contre le dollar U.S., laissant un espace important à une déception."

Fort de la prudence dont il fait preuve, le stratégiste de JPMorgan AM indique  qu'il maintient un positionnement neutre sur les actions par rapport aux obligations. Dans le détail, l'équipe Multi-assets de JPMorgan AM surpondère les actions américaines et sous-pondère le Japon.

"Nous sommes sceptiques sur l'évolution des anticipations de bénéfices sur les marchés émergents, mais c'est clairement un élément que nous allons suivre attentivement, du fait de notre sous-pondération de longue date (bien que récemment réduite) adoptée sur les actions émergentes", ajoute Patrik Schöwitz.