Tokyo (awp/afp) - Le Japon a dégagé un excédent commercial de 823,5 milliards de yens (6,6 milliards d'euros) en avril, supérieur aux attentes des économistes, mais les exportations ont dévissé de 10% en valeur, selon les statistiques publiées lundi par le ministère des Finances.

Les économistes interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient à un solde positif de seulement 540 milliards de yens.

Le surplus des comptes commerciaux résulte notamment de la baisse de 23,3% des importations à 5'065,7 milliards de yens (40,5 milliards d'euros), du fait du fort recul des factures de pétrole et produits dérivés ainsi que du gaz naturel, précise la même source.

Le récent regain du yen est un facteur perçu comme négatif, même s'il contribue à diminuer les coûts des marchandises importées.

"L'appréciation de la devise japonaise pèse sur les exportations", a souligné pour Bloomberg Yoshimasa Maruyama, de SMBC Nikko Securities.

Le ministère cite de son côté la baisse des expéditions à l'étranger de fer et acier, d'automobiles ou encore de matériaux organiques comme responsable du recul des exportations de 10% en valeur à 5'889,2 milliards de yens (47,1 milliards d'euros). Elles ont reflué de 4,6% en volume.

Cela fait sept mois de suite en valeur et deux mois en volume que les exportations diminuent, à cause notamment d'une moindre demande provenant de Chine (dont l'activité s'est ralentie) envers laquelle a néanmoins été enregistré un déficit commercial, même si les importations en provenance de ce grand voisin se sont aussi contractées, signe du manque de dynamisme du marché intérieur japonais.

A l'égard du reste de l'Asie, le Japon peut se prévaloir d'un excédent pour le troisième mois de suite, mais le fond n'est pas bon non plus car tant les importations que les exportations ont fléchi, de 19% pour les premières et de 11% pour les secondes.

En direction des Etats-Unis, les achats comme les expéditions ont aussi décliné (respectivement de 18,1% et de 11,8%), alors que le Japon ne bénéficie plus autant de l'avantage d'un yen faible face au dollar.

Le tableau est meilleur vis-à-vis de l'Europe, en direction de laquelle les exportations ont augmenté de 9,9% grâce aux voitures et pièces afférentes. Les importations depuis l'Union européenne ont diminué, le tout se traduisant par un excédent en faveur du Japon.

Le commerce extérieur japonais a connu une embellie récemment grâce au pétrole bon marché, après quatre années catastrophiques consécutives à l'accident nucléaire de Fukushima qui l'a contraint à recourir massivement aux importations d'énergies fossiles pour compenser l'arrêt des réacteurs nucléaires. Seules deux tranches sur un parc de 42 sont actuellement en service.

afp/ol