Tokyo (awp/afp) - La consommation des ménages japonais a reculé en juillet pour le cinquième mois de suite, dans une troisième économie mondiale sans vigueur, où le taux de chômage est en revanche au plus bas depuis 1995.

Les ménages ont réduit leurs dépenses de l'ordre de 0,5% le mois dernier, a annoncé mardi le ministère des Affaires intérieures, un chiffre cependant meilleur que prévu: les analystes interrogés par l'agence Bloomberg News redoutaient une baisse de 1,5%.

Hormis en février où a joué l'effet année bissextile qui avait offert un jour de shopping supplémentaire, la consommation reste ancrée en zone négative dans l'archipel, alors que les salaires ont tendance à stagner malgré des conditions très tendues sur le marché du travail.

Le taux de chômage évolue ainsi à des niveaux exceptionnellement bas. Il a encore diminué de 0,1 point en juillet, à 3,0% de la population active (3,2% pour les hommes, 2,7% pour les femmes).

Les conditions d'emploi sont, sur le papier du moins, restées extrêmement favorables avec en juillet, comme le mois précédent, 137 offres pour 100 demandes (contre 136 en mai, 134 en avril et 130 en mars), du jamais vu en un quart de siècle, selon le ministère du Travail.

Cependant ce taux de chômage, dit "intégral", ne tient compte que des individus n'ayant pas du tout travaillé dans le mois considéré. Il masque de ce fait l'essor du nombre d'emplois précaires, aux faibles rémunérations.

Les statistiques de la production industrielle seront publiées mercredi, avant les données révisées du Produit intérieur brut (PIB) attendues la semaine prochaine. Les chiffres préliminaires avaient révélé une stagnation de l'économie japonaise au deuxième trimestre, après une modeste croissance de 0,5% au premier.

Le gouvernement du Premier ministre conservateur Shinzo Abe et la Banque du Japon (BoJ) ne parviennent pas à relancer l'activité ni à vaincre la déflation, plus de trois ans après le lancement de la stratégie "abenomics".

Le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, a jugé samedi, à l'occasion du symposium monétaire annuel de Jackson Hole, que l'institution disposait "d'une grande marge de manoeuvre pour assouplir davantage" sa politique monétaire si nécessaire.

Mais les critiques se multiplient sur les limites de son action, tandis que les prix à la consommation ont de nouveau décliné en juillet, de 0,5% comparés à leur niveau un an plus tôt, soit le repli le plus prononcé depuis mars 2013.

afp/al