Tokyo (awp/afp) - Le FMI a encore sabré mardi les prévisions de croissance économique du Japon, à 0,5% en 2016, et craint un repli de 0,1% en 2017, sur fond de recul des prix cette année et d'inflation qui n'atteindra à moyen terme que 1% à 1,5%, en-deçà de l'objectif de 2% fixé par la banque centrale.

Après un quatrième trimestre 2015 moins bon que prévu, le Fonds monétaire international, qui appelle à des réformes structurelles jugées vitales - troisième flèche de la stratégie de relance du Premier ministre Shinzo Abe, au côté de l'assouplissement monétaire et des largesses budgétaires -, estime que la croissance devrait rester faible cette année.

En 2017, l'entrée en vigueur en avril d'un taux de TVA à 10% (contre 8% actuellement) devrait entraîner un petit repli du Produit intérieur brut (PIB).

L'institution de Washington tablait jusqu'à présent sur une expansion de 1% en 2016 et 0,3% en 2017.

"L'appréciation récente du yen et l'affaiblissement de la demande des pays émergents devraient avoir freiné l'activité au premier trimestre 2016, mais la baisse des prix de l'énergie et les mesures budgétaires adoptées dans la loi de finances rectificative devraient stimuler la croissance", explique le FMI dans un rapport semestriel.

"Les mesures d'assouplissement quantitatif et qualitatif prises par la Banque du Japon y compris l'adoption, en février, de taux d'intérêt négatifs, devraient soutenir la demande privée", mais "les perspectives à long terme restent médiocres, du fait principalement de la diminution de la population active", souligne le FMI.

Le problème est connu et rappelé à chaque occasion par les organismes internationaux, comme l'a encore fait lundi l'OCDE, exigeant des réformes audacieuses dans le monde du travail pour que davantage de femmes et seniors travaillent.

"Il est vital d'opérer des réformes structurelles qui réhaussent la productivité (...) et il est nécessaire de renforcer la dynamique salaire-prix et de rendre la politique monétaire plus efficace", estime le Fonds.

Il insiste sur le devoir "d'accroître l'offre de main-d'oeuvre, y compris féminine, d'éliminer la dualité du marché du travail (écart de traitement entre salariés permanents et précaires), de continuer de déréglementer les marchés des produits comme des services et de soutenir l'investissement grâce à une réforme du gouvernement d'entreprise".

"Les autorités devraient envisager d'adopter un objectif de hausse des salaires auquel contribuerait une augmentation des salaires du secteur public et du salaire minimum", recommande le FMI.

Le Japon devrait être en déflation en 2016 (-0,2%), "à cause de la baisse des prix de l'énergie et de l'affermissement du yen au cours des derniers mois".

Le fonds ajoute qu'à moyen terme, la hausse des étiquettes devrait se situer autour de 1% à 1,5% (+1,2% en 2017). Pour autant, ce taux n'est pas encore à la hauteur de l'objectif de 2% qu'espère atteindre la Banque du Japon d'ici à septembre 2017.

afp/buc