Tokyo (awp/afp) - Les prix à la consommation ont de nouveau reculé en avril au Japon, à l'opposé de l'objectif de +2% que s'est fixé la Banque du Japon (BoJ) qui tente depuis trois ans de vaincre la déflation dans la troisième économie mondiale.

Hors ceux des produits périssables, les prix ont fléchi de 0,3% comparés à leur niveau un an plus tôt, a annoncé vendredi le ministère des Affaires intérieures.

Cette baisse, moindre que celle redoutée par les analystes sondés par l'agence Bloomberg (-0,4%), survient après un repli similaire en mars, le plus important depuis avril 2013, date du lancement de la vaste réforme monétaire de la BoJ, dans le cadre de la stratégie de relance "abenomics" du Premier ministre Shinzo Abe.

Malgré ces médiocres statistiques, qui s'expliquent à la fois par l'apathie de l'économie et la chute des cours du pétrole, la BoJ avait décidé de temporiser lors de sa dernière réunion fin avril, en maintenant en l'état sa politique monétaire après son dernier geste en janvier (instauration de taux négatifs).

Elle avait dans le même temps abaissé ses prévisions concernant l'inflation, qui n'atteindra pas dans les délais espérés la cible de 2%, désormais reportée d'ici à mars 2018, au lieu de courant 2017.

Le Japon a affiché entre janvier et mars une modeste croissance de 0,4% par rapport au trimestre précédent, après un recul d'autant fin 2015, sous le coup d'une consommation atone et de la frilosité des entrepreneurs.

Dans ces conditions, Shinzo Abe envisagerait, selon des informations de presse, de reporter une impopulaire hausse de la TVA - une annonce attendue la semaine prochaine, en amont des élections sénatoriales de l'été -, pour éviter que ne se répète le scénario de 2014 quand un relèvement de 5 à 8% avait plongé l'économie en récession.

Il avait pourtant assuré à maintes reprises qu'il ne repousserait pas une nouvelle fois cette mesure, qui devait initialement entrer en vigueur en octobre 2015 avant d'être différée à avril 2017.

"Pour transmettre le système de protection sociale aux générations futures et garantir la confiance des marchés comme de la communauté internationale, à moins d'un choc économique tel que la faillite de la banque Lehman Brothers (en 2008) ou le désastre du nord-est (tsunami et accident nucléaire de mars 2011), je n'ai pas changé d'opinion sur le fait qu'il faut comme prévu augmenter cette taxe", avait insisté Shinzo Abe fin mars.

afp/rp