Tokyo (awp/afp) - Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) a prévenu jeudi qu'il était "probable" que l'objectif d'inflation de 2%, qu'il espérait concrétiser avant mars 2019, ne serait pas atteint dans les délais espérés.

"La réalisation de cet objectif de 2% marquera le début de la discussion au sujet d'une stratégie de sortie" de la politique monétaire ultra-accommodante mise en place au printemps 2013 pour vaincre la déflation et soutenir une troisième économie mondiale stagnante, a insisté Haruhiko Kuroda, qui a déjà quatre ans de retard sur son calendrier initial.

Pas question, donc, de changer de cap d'ici là, selon le gouverneur qui s'exprimait peu après la décision du comité de politique monétaire de reconduire à l'identique la panoplie de mesures instaurées pour stimuler le crédit.

De fait, les prix à la consommation n'ont augmenté que de 0,2% en février après avoir enregistré en janvier leur première augmentation depuis fin 2015, sur fond d'une consommation des ménages qui ne parvient pas à décoller. "La dynamique pour atteindre l'objectif de 2% se maintient mais n'est pas suffisamment solide, et donc la situation mérite une attention particulière", a expliqué la banque centrale dans un communiqué.

Alors qu'en Europe, les observateurs guettent toute inflexion du discours de la Banque centrale européenne (BCE), la banque centrale japonaise semble être loin de tout resserrement monétaire.

Si elle a noté une amélioration de la conjoncture économique, les incertitudes restent importantes, a souligné M. Kuroda. "Nous allons surveiller avec attention l'impact des risques géopolitiques sur les marchés financiers, l'économie mondiale et l'économie de notre pays", a-t-il dit, se refusant à tout commentaire spécifique sur la menace nord-coréenne.

S'ils devaient "avoir un impact, il est évident que nous prendrions des mesures appropriées", a-t-il ajouté.

afp/rp