(actualisé avec visite à Erbil)

BAGDAD, 28 avril (Reuters) - Le vice-président américain Joe Biden s'est rendu jeudi en Irak pour soutenir le gouvernement de Haïdar al Abadi, confronté à une crise politique, dans sa lutte contre le groupe Etat islamique avant de se rendre dans le Kurdistan irakien.

La visite, la première de Joe Biden depuis le retrait des forces américaines d'Irak en décembre 2011, n'avait pas été annoncée pour des raisons de sécurité.

"Cela fait longtemps qu'il comptait revenir. Nous attendions l'occasion", a déclaré un haut responsable du gouvernement américain accompagnant Joe Biden.

Le vice-président américain, qui est le porte-parole de la Maison blanche sur l'Irak, entretient d'étroites relations avec les dirigeants irakiens à qui il parle tous les dix jours en moyenne, selon son entourage.

Joe Biden s'est entretenu avec Haïdar al Abadi de questions portant sur la politique et la sécurité. Le vice-président américain comptait notamment parler de la reconquête de Mossoul, que Washington aimerait voir reprise à l'EI d'ici la fin de l'année, a indiqué un responsable américain.

Le Premier ministre irakien cherche à remanier son gouvernement dans le cadre d'un plan de lutte contre la corruption mais se heurte depuis des mois à la résistance du Parlement. Il a estimé mi-avril que ces turbulences politiques pourraient nuire à la lutte contre l'EI.

Cette crainte est partagée par les autorités américaines. Avant Joe Biden, le secrétaire d'Etat John Kerry et le chef du Pentagone Ash Carter s'étaient déjà rendus ce mois-ci à Bagdad.

"C'est une affaire politique qui prend beaucoup d'énergie", a constaté un haut responsable américain devant les journalistes, notant toutefois de récents signes d'accalmie.

Joe Biden s'est ensuite rendu dans la région autonome du Kurdistan irakien pour y montrer là aussi son soutien à l'exécutif kurde pour une visite surprise.

Le Pentagne a annoncé la semaine dernière qu'il fournirait jusqu'à 415 millions de dollars (365 millions d'euros) aux peshmergas qui jouent un rôle non-négligeable dans la lutte contre l'EI dans le nord du pays. (Roberta Rampton; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)