(Précisions, liens avec un chef d'Al Chabaab, derniers paras)

WASHINGTON/LONDRES, 26 février (Reuters) - Le bourreau de l'Etat islamique surnommé "John le djihadiste" est un Londonien né au Koweït nommé Mohammed Emwazi, rapporte le Washington Post, dont les informations ont été confirmées de sources proches des autorités américaines alors que Londres se refuse à tout commentaire.

Plusieurs vidéos du mouvement djihadiste le montrent décapitant ses victimes après s'être exprimé en anglais avec l'accent britannique, ce qui lui valu son surnom. Cagoulé et vêtu de noir, il aurait ainsi exécuté trois Américains, deux Britanniques et plusieurs Syriens.

"Son véritable nom, d'après certains de ses amis et d'autres sources proches de lui, est Mohammed Emwazi, un Britannique issue d'une famille aisée qui a grandi dans l'Ouest londonien et a obtenu un diplôme de programmation informatique", écrit le Post.

Selon d'anciens otages de l'Etat islamique, l'homme que Londres cherche à identifier faisait partie d'un trio de djihadistes britanniques affecté à la garde des prisonniers dont les membres ont été surnommés John, Paul et Ringo, en référence aux Beatles à cause de leur accent.

"A ce stade, nous n'allons pas confirmer l'identité de qui que ce soit, ni apporter la moindre précision sur les progrès de cette enquête antiterroriste", a dit la police britannique dans un communiqué.

L'université de Westminster indique quant à elle que Mohammed Emwazi a quitté l'établissement il y a six ans.

Selon le Washington Post, Mohammed Emwazi affirme que les services de renseignement britanniques ont tenté de le recruter. Il aurait ensuite essayé sans succès de se rendre au Koweït, avant d'être arrêté. Privé du droit de voyager, il serait toutefois parvenu à gagner la Syrie en 2012.

D'après un jugement d'un tribunal anglais rendu en décembre 2011, Emwazi aurait eu des liens avec un autre islamiste britannique, Bilal al Berjawi, l'un des principaux dirigeants du groupe somalien Al Chabaab, a déclaré une personne informée du dossier.

Berjawi, blessé lors d'une frappe aérienne contre une base des Chabaab en 2011, fut déchu cette même année de sa nationalité britannique. En janvier 2012, il a été tué dans une attaque menée par un drone américain près de Mogadiscio, la capitale somalienne.

Selon les spécialistes américains, Berjawi, né à Beyrouth en 1984, s'était installé en Grande-Bretagne avec ses parents alors qu'il était enfant. (Michael Holden, Mark Hosenball, Stephen Addison et Kate Holton; Nicolas Delame, Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français)