Etant donné le niveau de dette qui reste élevé, les banques centrales devront être vigilantes et ne pas relever les taux trop rapidement, estime Miles Geldard, gérant du fonds Jupiter Strategic Total Return Sicav chez Jupiter Asset Management. Il lui semble donc que dans ce contexte il est important de conserver un profil de risque plus prudent que lors de périodes où les politiques monétaires sont plus conventionnelles.



Le regain de l'économie américaine est un autre point qui milite en faveur d'une normalisation des politiques monétaires, indique le gérant.

En contraste flagrant avec ce qui se passe en Europe, aux Etats-Unis l'emploi est en progression, la confiance des ménages est à un niveau qu'elle n'avait pas atteint depuis 14 mois et le marché immobilier se porte de mieux en mieux. Malgré la bonne santé manifeste de la plus grande économie du monde, les banques centrales restent nerveuses sur les conséquences d'une remontée des taux.

A titre d'exemple, les prévisions des taux à 90 jours pour 2015/2016 de la Banque de Nouvelle-Zélande évoluent dans une fourchette allant de 3,5% à 7,25%. Bien sûr, il s'agit là d'un cas extrême, mais c'est le même sentiment qui habite la plupart des banques centrales à travers le monde, observe Miles Geldard.

Qu'il s'agisse de la Réserve Fédérale, de la Banque d'Angleterre, de la BCE ou de la Banque d'Australie, toutes anticipent un regain de volatilité sur leurs propres marchés financiers à mesure que ceux-ci feront face au début d'un nouveau cycle marqué par une hausse des taux.

Pour l'instant indique le gérant, les marchés semblent avoir choisi d'ignorer les avertissements des banquiers centraux, préférant croire que ces derniers ont à leur disposition les outils nécessaires au maintien de la stabilité. Mais selon lui, les primes de risque offerts par certaines classes d'actifs, notamment les obligations souveraines, sont insuffisantes pour compenser ces risques.