(Avec citation supplémentaire de Kerry, déclarations du chef de la diplomatie iranienne)

WASHINGTON, 1er mars (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré dimanche qu'il ne pouvait pas promettre la conclusion d'un accord sur le nucléaire iranien mais il a plaidé pour qu'on laisse à la diplomatie le "bénéfice du doute" pour tenter d'éviter une solution militaire.

John Kerry répondait à des questions de la chaîne télévisée ABC alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était en route pour les Etats-Unis, où il doit prononcer mardi devant le Congrès un discours qui sera presque exclusivement consacré à l'Iran.

Le secrétaire d'Etat a déclaré que le dirigeant israélien était "évidemment le bienvenu aux Etats-Unis", en dépit de la polémique qui a éclaté entre la Maison blanche et le Congrès après l'invitation lancée par le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehmer, sans consulter le président Barack Obama.

Il a néanmoins émis le souhait que le discours de Benjamin Netanyahu, qui entend plaider contre un accord avec l'Iran si Téhéran ne renonce pas totalement à son programme nucléaire, ne se transforme pas en "cirque politique".

"Nous espérons que la diplomatie peut aboutir... Compte tenu de notre succès sur l'accord intérimaire, je pense que nous méritons d'obtenir le bénéfice du doute pour voir s'il est possible ou non de parvenir à un nouvel accord satisfaisant", a insisté John Kerry.

Le secrétaire d'Etat doit s'entretenir dans le courant de la semaine avec le ministre iranien Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif en Suisse.

Samedi, le chef de la diplomatie iranienne a accusé Benjamin Netanyahu de vouloir saboter les négociations sur le nucléaire pour détourner l'attention du conflit israélo-palestinien.

"Il est regrettable qu'un certain groupe trouve un intérêt dans la tension et les crises... Netanyahu est opposé à toute forme de solution négociée", a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec son homologue italien Paolo Gentiloni.

"Cela démontre une volonté de tirer avantage d'une crise fabriquée de toutes pièces pour faire oublier la réalité d'une région, ce qui inclut l'occupation et la répression du peuple palestinien et la violation de ses droits", a ajouté Mohammad Javad Zarif.

(Will Dunham, avec Mehrdad Balali et Sam Wilkin à Dubaï; Tangi Salaün pour le service français)