GENEVE, 1er mai (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré dimanche qu'il espérait faire des progrès à Genève dans les prochains jours pour renouveler une cessation des hostilités en Syrie et reprendre les pourparlers de paix pour mettre fin à la guerre.

"Nous avons l'espoir de pouvoir réaliser des progrès", a déclaré le chef de la diplomatie américaine au début d'une réunion avec son homologue jordanien Nasser Djoudeh peu après son arrivée à Genève.

"Ce sont des heures critiques. Nous recherchons la coopération de la Russie et, évidemment, nous cherchons à ce que le régime (syrien) écoute la Russie et réponde", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer lundi son homologue saoudien Adel al Djoubeir et l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Le secrétaire d'Etat américain a organisé sa visite à Genève à la hâte après l'appel à la Russie et aux Etats-Unis lancé par Staffan de Mistura pour sauver le cessez-le-feu instauré fin février en Syrie alors que les combats font rage à Alep.

Ce cessez-le-feu a été mis en place par Moscou et Washington le 27 février. Il s'applique à l'ouest de la Syrie, mais ne prévoit par l'arrêt des combats contre l'Etat islamique et le Front al Nosra (Al Qaïda).

L'armée syrienne a annoncé vendredi un "régime de calme", c'est-à-dire une accalmie dans les combats, qui s'applique à Damas et à sa banlieue orientale, ainsi qu'à certaines parties de la province de Lattaquié, fief du président Bachar al Assad, mais pas à Alep.

Kerry a dit clairement qu'un cessez-le-feu était nécessaire pour toute la Syrie et s'est dit capable de pouvoir réaffirmer la cessation des hostilités après des discussions à Genève.

"J'espère que dans le courant des conversations que j'ai ici ce soir et demain, et le travail que font les équipes, nous pourrons (...) arrêter les modalités de réaffirmation de la cessation (des hostilités)", a déclaré John Kerry.

Nasser Djoudeh a estimé que la situation à Alep était "alarmante" et a appelé à l'arrêt de combats dans tout le pays.

"Il s'agit d'un ensemble : la cessation des hostilités, les négociations et l'accès humanitaire", a-t-il souligné. "Les trois sont difficiles et nous devons traiter cela aujourd'hui." (Lesley Wroughton; Danielle Rouquié pour le service français)