par Lesley Wroughton

GENEVE, 26 août (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov se rencontreront vendredi à Genève pour convenir des derniers détails d'un accord de coopération contre l'Etat islamique (EI) en Syrie.

Les deux parties espèrent avec cet accord mettre fin au conflit syrien et relancer les négociations quant à une transition politique dans le pays.

John Kerry a annoncé cette semaine que les équipes techniques des deux pays approchaient de la fin des discussions, mais des responsables américains ont dit qu'il était trop tôt pour dire si un accord serait conclu.

Lorsque les négociations ont été lancées en juillet à l'initiative de John Kerry, en visite à Moscou, ce dernier proposait un partage des renseignements entre Moscou et Washington et des frappes aériennes coordonnées contre l'EI, assorties d'une immobilisation des avions de Damas pour éviter des attaques sur des groupes rebelles modérés.

Le secrétaire d'Etat américain voit dans ce plan sa meilleure chance de limiter les combats, qui ont poussé des milliers de Syriens à l'exil et qui empêchent l'aide humanitaire de secourir des dizaines de milliers de civils.

Les discussions se tiendront dans le sillage de la reprise mercredi par l'armée turque d'un des derniers bastions syriens de l'EI le long de la frontière turque, Djarablous.

L'armée turque a en outre bombardé jeudi des combattants kurdes près de Manbij au sud de Djarablous, exigeant que les milices YPG (Unités de protection populaire) se retirent sur la rive orientale de l'Euphrate.

Les forces kurdes avaient avancé à l'ouest du fleuve dans le cadre d'une opération soutenue par les Etats-Unis qui a conduit ce mois-ci à la reprise de Manbij. Ankara se retrouve opposé à Washington, qui voit dans les combattants kurdes de précieux alliés de terrain.

En parvenant à un accord avec la Russie, qui soutient le régime de Bachar al Assad, les Etats-Unis espèrent favoriser le déclenchement de discussions sur une transition politique en Syrie.

La Russie a approuvé la mise en place d'une pause de 48 heures dans les combats à Alep, dans le nord de la Syrie, pour permettre l'acheminement des convois humanitaires, a annoncé jeudi l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Les Nations unies réclamaient une trêve afin d'envoyer simultanément de la nourriture, de l'eau et des médicaments dans les quartiers est d'Alep, contrôlés par les rebelles, et ceux du gouvernement, dans l'ouest.

A Daraya, un accord a en outre été conclu entre l'armée syrienne et les rebelles afin de permettre l'évacuation de la totalité des civils et des insurgés hors de cette banlieue à quelques kilomètres du centre de Damas, assiégée depuis 2012 par les troupes du régime syrien. (Julie Carriat pour le service français)