Londres (awp/afp) - Le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher a annoncé mercredi une baisse de son bénéfice net au premier semestre, faisant les frais d'une activité déprimée en France où il possède Castorama et Brico Dépôt.

Son bénéfice net entre février et juillet, ce qui correspond au premier semestre de son exercice décalé 2017-2018, a reculé de 8,1% à 295 millions de livres (332 millions d'euros), selon un communiqué.

Le groupe a fait état de ventes contrastées sur la période.

Son chiffre d'affaires a progressé de 4,5% à 6 milliards de livres, du fait de la faiblesse de la livre qui gonfle les revenus enregistrés dans d'autres devises à l'étranger, principalement en France.

Mais les ventes ont accusé un recul de 1,3% hors effets de change et périmètre, signe d'une activité au ralenti.

Kingfisher met cette piètre performance sur le compte de problèmes d'approvisionnement de certains produits et sur des ventes toujours faibles en France.

Le chiffre d'affaires à périmètre constant s'est effrité de 4,6% sur le semestre pour les deux enseignes françaises Castorama et Brico Dépôt qui subissent une érosion de leur activité depuis plusieurs trimestres, sans que le groupe parvienne à l'enrayer.

Cette baisse est bien plus marquée que celle du marché français, qui a reculé de 0,2% selon des chiffres de la Banque de France cités par le groupe.

Kingfisher tente toutefois de réagir avec une offre simplifiée dans le pays, un nouveau système informatique, une baisse des prix de certains produits et en mettant l'accent sur la vente en ligne.

De son côté, l'activité au Royaume-Uni et en Irlande s'est mieux comportée avec une hausse de 1,1% à périmètre constant, principalement grâce au dynamisme de ses magasins destinés aux professionnels Screwfix, tandis que les ventes se sont tassées dans son enseigne grand public B&Q.

Concernant ses perspectives, la directrice générale, la Française Véronique Laury, estime que son groupe reste bien placé pour remplir ses objectifs. Mais "nous restons prudents sur l'environnement du second semestre au Royaume-Uni et en France", prévient-t-elle.

Le groupe mène depuis 2016 une vaste réorganisation visant à renforcer les synergies entre ses différentes enseignes et muscler son offre numérique, ce qui explique d'ailleurs les problèmes ponctuels d'approvisionnement.

Lancé sous l'égide de Véronique Laury, ce plan, d'un coût estimé à 800 millions de livres sur cinq ans, vise à augmenter de 500 millions de livres les profits annuels avant impôt de Kingfisher à partir de la cinquième année de sa mise en place.

afp/jh