BERLIN, 24 juin (Reuters) - Les Vingt-Sept pays qui constituent désormais l'Union européenne ne doivent pas se venger contre la Grande-Bretagne après sa décision de quitter le bloc communautaire et doivent dégager une politique commune en matière de sécurité, d'immigration et de croissance économique, estiment des dirigeants allemands.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a déclaré sur la chaîne publique ZDF que la négociation de la sortie britannique de l'UE constituait un immense chantier.

Il a ajouté que les dirigeants européens étaient déterminés à envisager de nouvelles stratégies afin de lutter contre le chômage des jeunes et pour répondre à d'autres questions posées par le référendum britannique.

Steinmeier a appelé ses collègues européens réunis vendredi à Bruxelles à reconstruire une Europe forte et non à s'appesantir sur les divergences avec la Grande-Bretagne.

"Nous devons accepter la décision qui a été prise et ne pas chercher à nous venger", a-t-il expliqué à la veille d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs - Allemagne, France, Italie, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg - samedi matin à Berlin.

Manfred Weber, membre de la CDU d'Angela Merkel au Parlement européen, a estimé qu'il était impératif d'entamer rapidement les négociations avec Londres afin de garantir la stabilité et d'éviter les incertitudes.

"Nous voulons négocier une nouvelle relation, pas un méchant divorce", a déclaré Weber au journal Müncher Merkur. "Mon objectif serait de régler les négociations de sortie en une année".

Les dirigeants allemands s'inquiètent que d'autres pays, comme la France, les Pays-Bas, l'Autriche, la Finlande ou la Hongrie, souhaitent à leur tour quitter l'ensemble européen, rapporte le journal Die Welt.

Steinmeier s'est dit convaincu que certains partis politiques dans ces pays vont tenter d'obtenir l'organisation de consultations référendaires en ce sens. Il a toutefois reconnu ne pas savoir quel pays pourrait s'engager dans cette voie.

(Andrea Shalal; Pierre Sérisier pour le service français)