Cette proposition, qui invite les créanciers à accepter une décote sur ce qui leur est dû, intervient après cinq jours de discussions à New York entre le ministre des Finances Luis Caputo et des fonds spéculatifs américains emmenés par Elliot Management, qui réclament un total de 9,9 milliards de dollars

"Cette proposition implique une décote de 25%", ajoute le ministère dans un communiqué, précisant que l'offre de Buenos Aires induirait un paiement "d'environ 6,5 milliards de dollars si tous les détenteurs d'obligations l'acceptaient".

"C'est la première fois que l'Argentine fait une offre formelle (...) Cette proposition de restructuration préliminaire a déjà été acceptée par certains fonds", poursuit le ministère.

Dans un communiqué séparé, Daniel Pollack, le médiateur dans ce dossier, a salué "le courage et la souplesse" du nouveau président argentin Mauricio Macri, ajoutant que deux des six principaux fonds concernés avaient déjà accepté les termes de l'accord.

Elliott Management et un autre fonds, Aurelius Capital Management, se sont refusés à tout commentaire après l'offre du gouvernement argentin.

De son côté, Luis Caputo a dit à des journalistes qu'il rentrait à Buenos Aires.

Mauricio Macri, premier chef d'Etat non péroniste à arriver au pouvoir à Buenos Aires depuis plus d'une décennie, avait dit début janvier qu'il souhaitait que le contentieux sur la dette soit réglé au plus vite.

Il a succédé le 10 décembre à Cristina Fernandez, qui ne voulait pas négocier un accord avec les fonds spéculatifs qu'elle qualifiait de "fonds vautour".

Ces derniers ont refusé de participer aux restructurations de la dette publique argentine, intervenues en 2005 et 2010.

La résolution du contentieux permettrait à l'Argentine de sortir d'une situation de défaut et d'avoir à nouveau accès aux marchés mondiaux des capitaux.

Si jamais l'Argentine trouve un accord avec ses créanciers, il devra être ratifié par le Congrès du pays, où aucun parti ne dispose de la majorité dans la chambre basse.

(Davide Scigliuzzo de Thomson Reuters IFR et le bureau de Buenos Aires, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Pierre Serisier)