NATIONS UNIES, 2 décembre (Reuters) - L'Assemblée générale des Nations unies a entamé vendredi des discussions sur un projet de résolution réclamant la fin des combats en Syrie, à l'initiative de certains Etats ou ONG frustrés par l'impasse au Conseil de sécurité sur ce conflit qui dure depuis près de six ans.

Plus d'un tiers des 193 pays membres de l'Assemblée exigent en outre la tenue d'une réunion formelle sur la Syrie, qui devrait se tenir la semaine prochaine d'après des diplomates.

La résolution d'inspiration canadienne pourrait alors être soumise au vote. Les textes adoptés par l'Assemblée générale ne sont pas contraignants mais ont un certain poids symbolique.

"Nous jugeons qu'il est nécessaire que l'Assemblée générale exprime sa volonté collective, en accord avec la Charte des Nations unies, et prenne des mesures concernant la situation en Syrie", écrivent le Canada, le Costa Rica, le Japon et les Pays-Bas dans une lettre adressée au président de l'Assemblée générale, Peter Thomson, au nom de 74 pays.

La résolution exprimerait l'indignation de la communauté internationale face à l'escalade de la violence en Syrie, en particulier à Alep, où plus de 250.000 habitants selon l'Onu sont pris au piège depuis des mois.

Le texte réclamerait un accès humanitaire aux zones assiégées et l'arrêt des attaques aveugles et disproportionnées.

A l'initiative des mêmes pays, l'Assemblée générale s'est déjà réunie de manière informelle en octobre dernier, afin de rassembler des soutiens en vue d'organiser une session extraordinaire d'urgence, ce qui est très rare dans l'histoire de l'Onu. Mais les Etats ont finalement renoncé à cette option pour réclamer une réunion formelle.

En vertu d'une résolution de 1950, une session extraordinaire d'urgence peut être convoquée par l'Assemblée générale afin d'examiner une question "avec l'objectif de formuler aux membres des recommandations appropriées en vue de mesures collectives", en cas d'inaction du Conseil de sécurité.

Dix séances extraordinaires d'urgence ont été convoquées depuis la création des Nations unies en 1945. La dernière s'est déroulée en 2009, à propos d'Israël et des territoires occupés palestiniens.

Un groupement de plus de 220 organisations de la société civile originaires de quelque 45 pays, dont Amnesty International, Human Rights Watch, Oxfam ou Save the Children, ont accusé jeudi le Conseil de sécurité de n'avoir rien fait pour protéger la population syrienne et réclamé la tenue d'une séance extraordinaire d'urgence de l'Assemblée générale.

La Russie, alliée de Damas, a opposé son veto à cinq résolutions du Conseil de sécurité depuis le début de la guerre en Syrie en 2011. La Chine en a bloqué quatre. (Michelle Nichols; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)