PARIS (Agefi-Dow Jones)--Toujours en quête de nouveaux concepts, certains investisseurs caressent celui d'un "Macron trade" justifiant un pari sur les marchés européens, sur le modèle du "Trump trade" qui avait fait flamber les indices américains.

L'idée, qui repose sur la fin du risque de "Frexit" et sur le renforcement prévisible de la zone euro, peut se justifier. D'autant que les investisseurs qui l'ont délaissée en 2016 n'y sont encore que partiellement revenus.

Elle n'en devrait pas moins faire long feu.

A court terme, les élections législatives bouchent d'abord la perspective. Si la dynamique présidentielle devrait conduire à la constitution d'un solide groupe "macroniste" à l'Assemblée nationale, rien ne dit qu'il sera majoritaire.

Même si l'hypothèse n'a rien d'impossible, le président n'est pas assuré d'avoir les coudées franches pour appliquer son programme.

A plus long terme, c'est la prudence qui domine chez les investisseurs. Depuis les présidences Chirac et Sarkozy, où les fruits des réformes n'ont pas répondu aux fleurs des promesses électorales, un solide scepticisme y prévaut quant à la capacité de la France à se réformer.

A supposer que ses principales réformes économiques et sociales soient votées, la visibilité octroyée devrait conduire à une accélération des investissements, de la croissance et de la capacité bénéficiaire des entreprises.

Pour autant, peut-on anticiper une forte progression des indices ? Nombreux sont les analystes qui relèvent que les marchés européens ont beaucoup monté depuis un an, par exemple 25% pour le CAC 40.

Si bien que les multiples, supérieurs à 15 fois les résultats 2017, décrivent une cote européenne peut-être pas à son sommet, mais sûrement pas un marché sous-évalué.

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: ECH

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