GILETS JAUNES: MACRON EN APPELLE AUX PARTIS, SYNDICATS, PATRONAT

PARIS - La hausse de la taxe carbone est abandonnée et sera remplacée par des dispositifs préservant le pouvoir d'achat des Français, ont précisé mercredi Emmanuel Macron et Edouard Philippe, soucieux de calmer la colère des "Gilets jaunes".

Parallèlement, le chef de l'Etat a explicitement exclu un rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), après une journée émaillée de déclarations dissonantes de membres du gouvernement.

Après les violences spectaculaires survenues lors de manifestations des "Gilets jaunes" samedi, en particulier à Paris, le Premier ministre a annoncé mardi le gel pour six mois de trois mesures de fiscalité écologique, un geste jugé insuffisant par certains "Gilets jaunes".

Mercredi soir, la présidence de la République a annoncé que "le président de la République et le Premier ministre ont souhaité de concert que la hausse de la taxe carbone prévue dans le PLF (projet de loi de finances-NDLR) 2019 soit supprimée".

"Le débat citoyen et parlementaire des semaines et des mois à venir devra permettre de trouver les solutions et les financements qui répondront aux enjeux de la transition écologique, solutions qui devront préserver le pouvoir d'achat de nos concitoyens", a-t-on ajouté à l'Elysée.

Ces déclarations précisent les intentions de l'exécutif, qui avait déjà annoncé que la hausse de la taxe carbone sur les carburants serait abandonnée si les débats des prochains mois ne débouchaient pas sur des solutions pour la rendre acceptable.

Une source à l'Elysée avait expliqué mardi qu'il n'était pas question de revenir dans six mois à l'augmentation prévue initialement au 1er janvier.

PARIS - Les dirigeants de la CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC ainsi que l'UNSA et Solidaires se rencontreront au jeudi siège de la CFDT, une initiative conjointe du secrétaire de la CGT, Philippe Martinez, et de la CFDT, Laurent Berger et ceux du Medef, de la CPME, de l'U2P, de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) et de l'UDES (Unions des employeurs de l'économie sociale et solidaires) se rencontreront pour leur part à celui du Medef, "pour faire le point sur la situation actuelle", selon un tweet de l'organisation patronale.

Côté syndical, "le premier objectif, c'est un partage d'analyse de la situation", a dit la secrétaire générale adjointe de la CFDT Marylise Léon à la presse après une rencontre de négociation avec les partenaires sociaux sur l'assurance chômage.

"On a des intérêts et visions communes sur un certain nombre de sujets. Maintenant il faut voir si on est en capacité ou pas d'avoir des initiatives communes", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement a annoncé mardi la suspension pour six mois de mesures fiscales qui devaient entrer en vigueur au 1er janvier, dont la hausse de la taxe carbone, une volte-face justifiée par la volonté d'éviter la répétition des graves violences commises samedi.

APPEL À LA GRÈVE DES FONCTIONS SUPPORT DE LA POLICE

PARIS - Le syndicat de police Vigi a rejoint mercredi le mouvement des "Gilets jaunes" en appelant à une grève illimitée des fonctionnaires exerçant des missions supports à partir de samedi, date de l'"Acte IV" de la mobilisation entamée le 17 novembre.

"Les revendications portées par le mouvement des 'Gilets jaunes' nous concernent tous. Il est temps de s'organiser légalement et d'être solidaire avec eux, pour l'avantage de tous", peut-on lire dans un communiqué diffusé par le syndicat Vigi-Ministère de l'Intérieur.

Dans la mesure où les services de police "ne fonctionnent que difficilement, voire pas du tout, quand les missions supports ne sont plus assurées", le préavis déposé par ce syndicat minoritaire concerne "les personnels administratifs, techniques, scientifiques et ouvriers d'état/cuisiniers du ministère de l'Intérieur".

Vigi dénonce par ailleurs la façon dont la crise est gérée par la hiérarchie et le gouvernement, alors que la mobilisation de samedi a été émaillée de nombreuses violences.

LE POINT SUR LA CRISE DES "GILETS JAUNES":

---

BUSINESS FRANCE - MISE EN EXAMEN REQUISE POUR HAVAS

PARIS - Le parquet de Paris a demandé la mise en examen du groupe Havas dans un réquisitoire supplétif du 13 novembre dans le dossier Business France, a déclaré mercredi une source judiciaire, confirmant une information du Canard enchaîné.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, mise en cause dans cette affaire, a assuré pour sa part ne plus être "concernée" et fait valoir sur LCI que les juges d'instruction n'avaient jamais envisagé sa mise en examen.

Havas estime de son côté que cette affaire "concerne uniquement Business France", l'établissement public qui était dirigé par Muriel Pénicaud à l'époque des faits.

---

AVIS FAVORABLE A L'EXTRADITION DE FRANÇOIS COMPAORÉ

PARIS - La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris a donné mercredi un avis favorable à l'extradition de François Compaoré, frère de l'ancien président burkinabé déchu Blaise Compaoré, a-t-on appris de source judiciaire.

François Compaoré est mis en cause par la justice de son pays pour l'assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998.

Ses avocats, Mes Pierre-Olivier Sur et Mathias Chichportich, ont annoncé que leur client s'était immédiatement pourvu en cassation, ce qui suspend les effets de cet avis.

Arrêté le 29 octobre 2017 à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle en vertu d'un mandat d'arrêt international émis par le Burkina Faso, il avait été laissé libre mais avec interdiction de quitter le territoire français.

---

ROME PRÊT À CHANGER UN "PETIT QUELQUE CHOSE" SUR SON BUDGET

MILAN - Le président du Conseil italien Giuseppe Conte se dit prêt mercredi à modifier un "petit quelque chose" au projet de budget 2019 afin de sortir du blocage avec la Commission européenne.

"Si j'ai la possibilité de réduire l'impact économique de certaines mesures, je serai là", dit-il dans les colonnes du quotidien La Repubblica. "Je suis celui qui est autorisé à parler avec la Commission européenne et je n'ai jamais stoppé les discussions", ajoute le chef du gouvernement italien.

"Pour l'heure, si je peux récupérer certains financements, ajuster le chiffre définitif, changer un petit quelque chose, cela ne veut pas dire que je recule", poursuit Conte. "S'ils m'apportent des calculs qui me permettent d'écrire 2,3% ou 2,1%, je mettrai tout de même en oeuvre les réformes proposées."

---

ESPAGNE-LA CONDAMNATION CONTROVERSÉE DE "LA MEUTE" CONFIRMÉE

MADRID - La condamnation à neuf ans de prison pour abus sexuels de cinq hommes poursuivis pour des faits survenus lors des fêtes de la San Fermin en juillet 2016 à Pampelune a été confirmée mercredi en appel.

Comme en première instance, et malgré la controverse suscitée par cette décision, la qualification de viol en réunion n'a pas été retenue. Les cinq hommes, qui se sont surnommés "La Meute", étaient accusés d'avoir violé à tour de rôle une jeune Madrilène âgée de 18 ans à l'époque.

En première instance, en avril dernier, l'accusation de viol en réunion n'avait pas été retenue par le tribunal de Navarre et les cinq accusés avaient été jugés coupables d'abus sexuels, un délit considéré comme moins grave par le code pénal espagnol, et condamnés à neuf ans de prison contre 22 requis par l'accusation.

---

L'UE PRÉSENTE SON PLAN DE LUTTE CONTRE LA DÉSINFORMATION

BRUXELLES - La Commission européenne a présenté mercredi son plan de lutte contre la désinformation et les "infox", notamment dans la perspective des élections européennes de mai prochain.

Elle propose de consacrer plus de fonds à la lutte contre cette désinformation sur internet, de créer un système d'alerte rapide et de surveiller la mise en oeuvre du code de bonnes pratiques signé par les plateformes en ligne.

Ce plan de la Commission, qui doit être approuvé par les dirigeants de l'UE, vise notamment à contrer ce que Washington, Bruxelles et l'Otan présentent comme les tentatives de la Russie de saper les fondements des démocraties occidentales par des campagnes de désinformation.

---

YÉMEN: LA DÉLÉGATION GOUVERNEMENTALE ATTENDUE À SON TOUR EN SUÈDE

ADEB/STOCKHOLM- Une délégation du gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite est arrivée mercredi en Suède pour participer aux pourparlers de paix avec l'opposition houthie appuyée par l'Iran qui commencent jeudi sous l'égide des Nations unies.

Les négociations se tiendront au château de Johannesberg, près de Stockholm.

Les deux parties ne négocieront vraisemblablement pas face à face et l'émissaire spécial de l'Onu Martin Griffiths et son équipe feront la navette entre les délégations. Les précédents pourparlers ont été interrompus en 2016.

Ces nouvelles discussions sont "une véritable occasion pour la paix", a tweeté un représentant du gouvernement yéménite, Abdallah al Alimi, avant que la délégation ne quitte la capitale saoudienne.

---

PARIS - Sanofi a annoncé aux syndicats son intention de supprimer 670 emplois dans ses fonctions support en France, a-t-on appris mercredi auprès d'un représentant syndical.

Ce plan de réduction d'effectifs sur une base volontaire concerne entre autres les ressources humaines, les fonctions informatiques et les services financiers, a précisé Thierry Bodin, de la CGT.

Sanofi prévoit en supplément d'externaliser 80 postes dans les fonctions informatiques, a-t-il également indiqué.

Une porte-parole du groupe a confirmé le projet de suppression de 670 postes sur 25.000 en France, précisant qu'il devrait être finalisé d'ici à fin 2020.

---

OBSÈQUES DE L'ANCIEN PRÉSIDENT AMÉRICAIN GEORGE H.W. BUSH

WASHINGTON - Les funérailles de George Herbert Walker Bush ont débuté mercredi à la cathédrale de Washington en présence de nombreux dignitaires américains et étrangers venus rendre hommage au 41e président des Etats-Unis, décédé vendredi à l'âge de 94 ans.

Ron Kaufman, directeur politique de la Maison Blanche lors de la campagne infructueuse pour sa réélection en 1992, a promis une cérémonie "pleine de joie".

Des centaines de personnes se sont rassemblées sur Pennsylvania Avenue pour voir passer le corbillard parti du Capitole, où le cercueil était exposé depuis lundi soir.

Sur la scène politique, républicains et démocrates ont mis leurs querelles de côté pour honnorer la mémoire du héros de la Seconde Guerre mondiale dont la présidence a été rythmée par la chute du mur de Berlin, l'effondrement de l'Union soviétique et l'invasion du Koweït par les troupes de Saddam Hussein en août 1990, à laquelle il a répliqué en lançant l'opération "Tempête du désert" début 1991.

A son arrivée dans la cathédrale, Donald Trump a serré la main de son prédécesseur Barack Obama, qu'il n'a jamais ménagé, avant de prendre place aux côtés d'Hillary Clinton, sa rivale démocrate de 2016, et de tous les anciens présidents encore en vie.