* L'Etat conserve la majorité d'ADP

* Predica, filiale du Crédit Agricole, prend 4,81% d'ADP et Vinci 4,69%

* Un siège chacun pour Predica et Vinci (Actualisé avec des précisions)

PARIS, 30 juin (Reuters) - L'Etat français et le Fonds stratégique d'investissement (FSI) ont décidé de céder 9,5% du capital d'Aéroports de Paris à Predica, filiale d'assurance de Crédit Agricole, et à Vinci pour un montant total de 738 millions d'euros.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, précise dimanche dans un communiqué que Predica recevra 4.757.291 actions, soit 4,81% du capital d'ADP, et Vinci 4.643.968 actions (4,69% du capital), chaque titre étant cédé au prix de 78,5 euros pièce.

Predica versera autour de 373 millions d'euros pour sa participation et Vinci 365 millions d'euros environ.

L'action ADP a clôturé vendredi en hausse de 0,95% à 74,71 euros. A ce cours là, la participation cédée aurait été valorisée un peu plus de 702 millions d'euros.

Le produit de la cession se partagera à hauteur de 303 millions d'euros pour l'Etat et de 435 millions pour le FSI, l'Etat conservant par ailleurs la majorité du capital de l'exploitant des aéroports de Roissy et d'Orly avec une participation de 50,63%.

Avant cette transaction, l'Etat détenait 54,5% du capital d'ADP et le FSI 5,6%.

Le groupe de BTP et de concessions Vinci, qui détenait déjà avant cette opération 3,3% du capital d'ADP depuis 2008, cherche à se renforcer dans le secteur aéroportuaire, comme l'a illustré le rachat du concessionnaire portugais ANA l'an passé.

Contacté par Reuters, Vinci s'est refusé à tout commentaire.

"Conformément au cahier des charges, les acquéreurs se sont engagés à conserver ces titres pendant une période minimale d'un an, et à ne pas dépasser le seuil de participation de 8% du capital pendant une durée de cinq ans", explique Pierre Moscovici dans le communiqué.

Il ajoute que chacun des acquéreurs pourra disposer d'un siège au conseil d'administration d'ADP au plus tard lors de l'assemblée générale de 2014.

Cette cession "s'inscrit pleinement dans la politique de gestion active des participations de l'Etat définie par le gouvernement, qui doit permettre de préserver les intérêts patrimoniaux et stratégiques de l'Etat tout en dégageant des ressources en fonds propres pour de nouveaux secteurs porteurs de développement économique", dit encore Pierre Moscovici.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait déclaré que l'Etat envisageait de réduire ses participations dans plusieurs entreprises pour financer des investissements, par exemple dans la construction des réseaux internet à très haut débit. (voir )

Fin avril, l'Etat a cédé 17,6 millions d'actions EADS , représentant près de 2,1% du capital du groupe d'aérospatiale et de défense, pour 707 millions d'euros. Un mois auparavant, il avait vendu une participation de 3,12% dans Safran pour un montant de 448,5 millions.

(Emmanuel Jarry et Wilfrid Exbrayat, avec Matthias Blamont, Matthieu Protard et Gilles Guillaume)

Valeurs citées dans l'article : SAFRAN, VINCI, CREDIT AGRICOLE, EADS, ADP