À Paris, le CAC 40 a terminé pratiquement stable (-0,02%) à 5.095,07 points. Le Footsie britannique a progressé de 0,49% et le Dax allemand a pris 0,78%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,62%, le FTSEurofirst 300 s'est adjugé 0,27% et le Stoxx 600 a progressé de 0,16%.

Ce dernier indice, tombé jusqu'à un plus bas de 22 mois, n'avait connu qu'une seule journée de hausse sur les sept dernières séances.

Les craintes de guerre commerciale, notamment entre les Etats-Unis et la Chine, la hausse des rendements des Treasuries, les turbulences politiques en Europe et les difficultés des marchés émergents se conjuguent pour saper l'appétit pour le risque des investisseurs.

A cela se sont ajoutées lundi les tensions croissantes autour de l'Arabie saoudite, mise en cause dans la disparition du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul.

Donald Trump a assuré samedi que Washington infligerait à l'Arabie saoudite une "punition sévère" si son implication - qu'elle dément - dans cette disparition est établie.

AUX VALEURS

Les secteurs jugés défensifs comme les télécoms (+1,67%) et la santé (+0,51%) se sont distingués, tandis que le compartiment pétrolier et gazier (+0,67%) a profité de la remontée des cours du brut.

Le producteur aurifère Randgold Resources a gagné 5,15% à la faveur de la hausse du prix de l'or, revenu à un plus haut depuis juillet avec le regain d'appétit pour les actifs refuges.

Alstom a bondi de 2,68%, porté par le relèvement de la recommandation de Deustche Bank à "achat".

A l'inverse, le secteur du luxe a de nouveau souffert des craintes sur la demande chinoise, ce qui a pesé en particulier sur le CAC 40 où le compartiment est fortement représenté. Kering a chuté de 2,31%, ce qui porte à près de 20% son repli depuis le début du mois. Hermès et LVMH ont perdu respectivement 0,91% et 0,78%.

A WALL STREET

A New York, c'est Apple (-1,54%) qui souffre des inquiétudes sur la demande chinoise alimentées lundi par une note de Goldman Sachs.

Le géant de l'électronique grand public entraîne dans son sillage l'indice S&P des valeurs technologiques (-0,74%) ainsi que le Nasdaq Composite (-0,26%).

En revanche, l'indice Dow Jones avance de 0,27% et le S&P 500, plus large, est pratiquement stable (-0,01%).

CHANGES

Signe d'une aversion au risque persistante, les devises jugées les plus sûres sont aussi les plus recherchées : le yen a ainsi touché un plus haut d'un mois face au dollar et le franc suisse gagne 0,4% face au billet vert.

De son côté, l'euro reprend des couleurs et s'approche de 1,16 dollar, en dépit des déboires de la chancelière allemande Angela Merkel dont les alliés de la CSU ont subi un revers dimanche lors des élections régionales en Bavière.

La livre sterling reste sous pression face aux incertitudes concernant les négociations sur le Brexit.

Les discussions sur un accord entre Londres et Bruxelles sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ne font pas apparaître d'avancées et certains diplomates européens ont prévenu qu'il pourrait ne pas y avoir de percée lors du Conseil européen qui s'ouvre mercredi soir.

Dans ce contexte, le dollar subit un repli généralisé face à un panier de devises de référence, les chiffres décevants des ventes au détail en septembre n'ayant en outre pas aidé la devise américaine.

TAUX

Le marché obligataire évolue dans le calme lundi après les tensions des semaines précédentes. La hausse des rendements des Treasuries a suscité, comme en février, un vif mouvement de baisse sur les actions, ce qui a in fine favorisé un retour sur les obligations.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans progresse lundi à 3,163%, après un pic à 3,261% mercredi dernier, un plus haut depuis mai 2011.

Son équivalent allemand a fini sur une note stable, autour du seuil de 0,5%, et celui des BTP italiens de même échéance s'est maintenu proche de ses récents plus hauts, à 3,56%.

En Italie, le gouvernement de Giuseppe Conte a repoussé à mardi l'examen du projet de budget pour 2019, qui doit être finalisé avant d'être tranmis à la Commission européenne. Des sources gouvernementales font état de tensions entre le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue, les deux partenaires de la coalition, sur les projets d'amnistie fiscale.

PÉTROLE

Les cours du pétrole repartent de l'avant après avoir souffert la semaine dernière des craintes sur la croissance mondiale. Le baril de Brent revient autour de 80,50 dollars et le baril de brut léger américain évolue à 71,50 dollars.

Les cours sont notamment soutenus par les tensions croissantes autour de l'Arabie saoudite et l'affaire Khashoggi. Le royaume wahhabite a prévenu dimanche qu'il riposterait à toute sanction économique infligée dans le cadre de cette affaire.

"Cela a soulevé des craintes que les Saoudiens utilisent le pétrole comme un outil de représailles si des sanctions ou toute autre action étaient décidées contre eux", indique Warren Patterson, stratège sur les matières premières chez ING.

ÉMERGENTS

La Bourse de Ryad a rebondi lundi de 4,14%, après avoir chuté de 7,2% au cours des deux séances précédentes. Parallèlement, le rial saoudien est tombé à un plus bas de deux ans et les emprunts du royaume ont fléchi de crainte de voir une réduction des investissements étrangers en réaction à la disparition du journaliste Jamal Khashoggi.

De son côté, la livre turque rebondit pour la deuxième séance consécutive sur fond de détente des tensions entre Washington et Ankara après la libération du pasteur américain Andrew Brunson. L'indice BIST de la Bourse d'Istanbul a gagné 2,04%, à la faveur de la hausse des valeurs bancaires avant une réunion de la banque centrale turque prévue la semaine prochaine.

A SUIVRE MARDI :

En Europe, les investisseurs seront attentifs à la publication, à 9h00 GMT, de l'indice Zew du sentiment des investisseurs en Allemagne. Outre-Atlantique, ce sont surtout les publications de résultats qui domineront l'agenda avec les annonces attendues de Goldman Sachs, Morgan Stanley, Johnson & Johnson, IBM et Netflix.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault