Wall Street, qui avait débuté en baisse après des indicateurs décevants en Chine et aux Etats-Unis sur fond d'inquiétudes persistantes sur les négociations sino-américaines, est repassée en territoire positif après la nouvelle, tandis que l'euro est revenu à plus de 1,12 dollar.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,62% à 5.374,26 points. Le Footsie britannique a pris 0,76% et le Dax allemand a gagné 0,9%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,64%, le FTSEurofirst 300 de 0,52% et le Stoxx 600 de 0,46%.

Donald Trump devrait reporter sa décision sur une éventuelle taxation des voitures et pièces détachées européennes importées aux Etats-Unis et ce report pourrait atteindre six mois, a-t-on appris mercredi de trois responsables de l'administration américaine.

Cette annonce a profité en premier lieu au compartiment automobile européen qui a brusquement rebondi, dopé par les constructeurs allemands, particulièrement visés par d'éventuels droits de douane américains.

Sur le front sino-américain, le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, a déclaré qu'il se rendrait bientôt à Pékin pour y poursuivre les négociations, après l'échec de pourparlers entre les deux premières puissances économiques mondiales la semaine dernière à Washington.

En Italie, les craintes renouvelées sur la situation des finances publiques ont pesé sur la Bourse de Milan (-0,14%).

Après avoir affirmé mardi que Rome était prête à enfreindre les règles budgétaires européennes si besoin pour stimuler l'emploi, provoquant des tensions au sein du gouvernement italien et sur les marchés, Matteo Salvini, vice-président du Conseil et chef de file de la Ligue, a déclaré que ces règles affamaient l'Europe et devaient être modifiées, ce qui alimente la remontée des rendements obligataires italiens.

VALEURS

L'indice automobile Stoxx 600 a terminé en hausse de 1,97% alors qu'il accusait la plus forte baisse à mi-séance.

Les constructeurs allemands Daimler (+2,94%) et BMW (+3,12%) figurent parmi les plus fortes hausses de l'EuroStoxx 50 et PSA (+1,61%) et Michelin (+2,88%) arrivent dans le peloton de tête du CAC 40.

Renault, en revanche, a continué de souffrir (-0,98%) après des résultats et prévisions décevantes de son partenaire Nissan qui a chuté de 6,5% à Tokyo.

Aux bancaires, Crédit Agricole a cédé 2,60%, plus forte baisse du CAC 40. La banque a fait état d'un bénéfice net inférieur aux attentes au titre du premier trimestre, au cours duquel la hausse des charges a éclipsé la baisse des provisions pour mauvaises créances.

Elle a entraîné avec elle d'autres valeurs du secteur, notamment Société générale, qui a perdu 0,64%, et BNP Paribas (-0,49%).

A WALL STREET

La Bourse de New York a effacé ses pertes initiales après l'annonce du report probable des tarifs douaniers sur les importations d'automobiles européennes.

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones gagnait 0,59%, le S&P 0,69% et le Nasdaq 0,56%.

Le marché avait débuté en baisse, affecté notamment par la baisse des ventes de détail aux Etats-Unis en avril, alors que les investisseurs attendaient un net rebond après le ralentissement du premier trimestre.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'annonce d'une croissance nettement plus faible qu'attendu des ventes au détail et de la production industrielle en Chine en avril a incité les investisseurs à la prudence dès l'ouverture des marchés en Asie.

Les statistiques américaines du jour n'ont guère été plus encourageantes : outre le chiffre décevant des ventes au détail, les investisseurs ont pris connaissance d'une baisse inattendue de la production manufacturière aux Etats-Unis en avril.

Toutefois, la croissance de l'activité dans la région de New York a largement dépassé les attentes en mai et sur le marché immobilier, le moral des professionnels de la promotion s'est amélioré plus nettement qu'attendu ce mois-ci.

Par ailleurs, les stocks des entreprises n'ont pas varié en mars, tandis que leurs ventes ont connu leur croissance la plus vive depuis plus de deux ans, ce qui pourrait apaiser les craintes d'une accumulation des stocks.

En Europe, le rebond de l'activité en Allemagne et une croissance en zone euro conforme aux prévisions n'ont guère ému les investisseurs.

CHANGES

Fragilisé par les tensions en Italie, l'euro est néanmoins revenu au-dessus de 1,12 dollar après l'annonce d'un projet de report des droits de douanes américains sur les voitures européennes.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert par rapport à un panier de devises de référence, est stable tandis que le yen, actif refuge par excellence, profite des mauvaises statistiques chinoises.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements allemands se sont enfoncés un peu plus en territoire négatif, au plus bas depuis deux ans et demi - malgré les données positives sur la croissance en Allemagne et en zone euro - dans le contexte d'aversion au risque lié aux inquiétudes sur le commerce international et sur le budget italien. Celui du Bund à 10 ans perd plus de 4 points de base à -0,1010% après un plus bas en séance de plus de deux ans à -0,122%.

Parallèlement, le rendement à 10 ans italien a grimpé à un plus haut de deux mois et demi, à plus de 2,80% après les propos de Salvini sur le budget.

Le rendement des Treasuries est en repli de plus de quatre points de base, à 2,376%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont orientés en hausse : la crainte que les tensions au Moyen-Orient ne limitent l'offre mondiale l'emporte sur l'impact négatif de l'annonce par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'une hausse inattendue des stocks de brut ainsi que sur la déception liée aux statistiques chinoises du jour.

Le baril du Brent prend 1% à 71,99 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,47% à 62,10 dollars.

(Édité par Blandine Hénault)

par Juliette Rouillon