MONTREAL, 28 mars (Reuters) - L'Association du transport aérien international (Iata) a critiqué mardi la décision du gouvernement américain d'interdire en cabine des tablettes et ordinateurs portables sur les vols directs en provenance de sept pays à majorité musulmane.

S'exprimant devant le Conseil des relations internationales de Montréal, le directeur général de l'Iata, Alexandre de Juniac, a jugé que cette mesure alimentait le protectionnisme et la fermeture des frontières.

"Les mesures actuelles ne sont pas une solution acceptable à long terme quelle que soit la menace qu'elles essaient d'atténuer", a déclaré le chef de l'Iata. "Même à court terme, il est difficile d'en comprendre l'efficacité."

Depuis samedi, certains appareils électroniques autres que les téléphones portables sont interdits en cabine sur les vols à destination des Etats-Unis à partir d'une dizaine d'aéroports du Moyen-Orient situés notamment aux Emirats arabes unis, au Qatar ou en Turquie.

Cette interdiction répond à la crainte que des groupes armés cherchent à introduire des explosifs dans ces appareils ou à déclencher des incendies à distance.

La Grande-Bretagne a pris des mesures similaires sur les vols directs en provenance de six pays et le Canada envisage de revoir sa politique en matière d'engins électroniques.

Les aéroports visés par les Etats-Unis ne sont pas les mêmes que ceux visés par les Britanniques. Alexandre de Juniac s'est demandé pourquoi les deux pays n'avaient pas une liste commune.

Il s'est également plaint du manque de communication et de coordination manifesté par les deux gouvernements avant la mise en place de leur politique.

"Les distorsions commerciales créées sont graves. Nous appelons les gouvernements à travailler avec l'industrie pour trouver un moyen de maintenir la sécurité des vols sans que les passagers aient à se séparer de leurs appareils électroniques", a ajouté le directeur général de l'Iata. (Nelson Wyatt, Alana Wise à New York; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)