NEW DELHI/SINGAPOUR, 22 janvier (Reuters) - L'Iran a l'intention d'introduire en Bourse sa compagnie de transport de pétrole afin de lever des fonds dont le pays a un besoin urgent pour moderniser sa vaste flotte et remplacer ses vieux tankers, en vue de son retour sur le marché mondial du pétrole.

Le pays est sorti de cinq ans d'isolement économique dimanche avec la levée des sanctions après l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire conclu en juillet dernier avec les grandes puissances.

L'Iran possède l'une des plus grosses flottes mais beaucoup de ses navires ont vieilli et doivent être testés, assurés, inspectés et certifiés, une opération appelée "classification de navires" dans le secteur, avant de pouvoir reprendre la route.

Nasrollah Sardashti, directeur commercial de la compagnie nationale iranienne de transport de pétrole (NITC), a dit qu'il était en négociations avec tous les grands noms de l'assurance et de la classification, dont Lloyds, DNV GL et Bureau Veritas.

Selon des sources du secteur, NITC dispose de 40 navires -- sur environ 70 -- qui sont neufs et suffisamment modernes pour exporter du pétrole dès qu'ils auront obtenu la classification, ce qui pourrait se faire dans les semaines à venir.

Mais l'Iran manque de trésorerie pour faire face à la nécessité de moderniser 20 grands pétroliers d'ici deux à trois ans, ce qui représenterait l'une des plus grosses commandes navales de ces dernières années, d'un montant qui pourrait aller jusqu'à 1,5 milliard de dollars (1,39 milliard d'euros) sur la base du prix moyen d'un nouveau pétrolier.

Pour lever ces fonds, Téhéran prévoit d'introduire NITC en Bourse.

"Nous prévoyons d'introduire NITC en Bourse, d'abord sur des Bourses locales, puis nous irons à l'étranger pour une cotation internationale afin de lever les fonds", a dit Nasrollah Sardashti, ajoutant qu'il faudrait d'abord avoir le feu vert du conseil d'administration de la société.

L'Iran possède les quatrièmes plus grandes réserves prouvées de pétrole au monde mais ses exportations sont passées d'un pic de trois millions de barils par jour (bpj) à un peu moins d'un million à la suite des sanctions qui ne lui ont laissé que peu de clients, notamment en Asie. (Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)