BERLIN, 18 mars (Reuters) - L'Otan doit améliorer ses capacités de défense ainsi que sa détermination au vu des actions toujours plus agressives et toujours plus imprévisibles de la Russie, déclare le secrétaire général de l'alliance militaire transatlantique.

Dans un entretien publié par le journal Welt am Sonntag, Jens Stoltenberg a dit s'attendre à ce les dirigeants de l'Otan revoient leur approche à l'occasion de prochain sommet de l'alliance prévu cette année étant donné le risque de voir Moscou donner progressivement plus de poids aux armes nucléaires dans sa doctrine.

"Je pense que la chancelière Angela Merkel et ses collègues seront confrontés à la prise de nouvelles décisions au sommet de l'Otan de juillet à Bruxelles. Nous devons être en état d'alerte et résolus", dit-il.

Le secrétaire général de l'Organisation du Traité Atlantique Nord a accusé la semaine dernière la Russie d'essayer de déstabiliser l'Occident avec de nouvelles armes nucléaires, des cyberattaques et des actions secrètes.

Vladimir Poutine a présenté début mars une série de nouvelles armes russes, parmi lesquelles des missiles nucléaires, à l'occasion de son discours annuel, au ton particulièrement belliqueux, devant les deux chambres du Parlement à Moscou.

Il y a quelques jours, l'Otan a demandé à la Russie de fournir à la Grande-Bretagne toutes les informations dont elle dispose sur l'agent neurotoxique de conception soviétique qui a servi à empoisonner l'ancien agent double russe Sergueï Skripal le 4 mars dans la ville de Salisbury, située dans le sud de l'Angleterre.

"Nous pouvons toujours en faire davantage et nous devons y réfléchir maintenant. Salisbury vient après une tendance que nous observons depuis des années : la Russie devient de plus en plus imprévisible et agressive", poursuit Jens Stoltenberg.

La Russie, qui dément toute implication dans l'empoisonnement, estime pour sa part que c'est l'Otan qui fait peser une menace sur la paix en Europe.

"La Russie ne doit pas faire de mauvais calculs. Nous sommes toujours prêts à répondre quand un allié est attaqué militairement. Nous voulons une dissuasion crédible. Nous ne voulons pas de guerre. Notre but est la désescalade", dit encore Jens Stoltenberg. (Andrea Shalal, Benoit Van Overstraeten pour le service français)