Les gérants obligataires évoluent dans un contexte difficile, marqué par une croissance atone et sans inflation, à l'instar de ces trois dernières années, observe l’Union Bancaire Privée (UBP). L'incertitude politique fait aussi son retour (Brexit, élections américaines) et devrait entretenir la volatilité d'ici la fin de l'année. Pour autant, un ralentissement brutal de la conjoncture provoqué par la perspective du Brexit n'est pas d'actualité, y compris au Royaume-Uni où l'indice PMI s'est repris rapidement une fois digéré le choc de l'annonce.

Aux Etats-Unis, la faible croissance de la productivité d'une part, et de de la population d'autre part, aboutissent à l'affaiblissement structurel de la croissance tendancielle. Ces deux facteurs entraînent le taux d'intérêt "neutre" à la baisse et empêchent l'inflation salariale de se redresser, aussi bien aux Etats-Unis que dans le reste du monde.

"La croissance relativement faible observée aux Etats-Unis est amenée à se poursuivre au cours des trois prochaines années et nous épargne un resserrement monétaire trop violent", estime Christel Rendu de Lint, Responsable de la gestion obligataire chez UBP.

La Fed cherche en effet à piloter tout en douceur le relèvement de ses taux, dans un contexte assez inédit : si la croissance reste modeste, la faiblesse du taux de chômage (autour de 5%) justifie des conditions monétaires moins accommodantes. En cas de nouvelle récession, la Fed veut également disposer d'une marge de manœuvre en ayant la possibilité de baisser ses taux directeurs, le cas échéant.