Le regain d'attractivité des obligations convertibles, que certains investisseurs et gérants ont déjà souligné en 2017, ne devrait pas se démentir cette année. "En 2018, la normalisation à la hausse des taux d’intérêt constituera encore un catalyseur pour les obligations convertibles", assure ainsi Jean-Edouard Reymond, Directeur de la gestion obligations convertibles chez UBP. Ce dernier identifie plus particulièrement deux tendances à l’œuvre pour soutenir cette classe d'actifs.

D'abord, le marché primaire des obligations convertibles demeure structurellement dynamique, dans un environnement post-crise favorable à la croissance des émissions nettes. Après l'éclatement de la crise de 2008, les entreprises ont eu la volonté d'être moins dépendantes des établissements bancaires dans leurs financements, cette recherche de désintermédiation continue de profiter au marché primaire. En témoignent les volumes d'émissions nettes, qui avoisinent 6 milliards d'euros en 2017 pour le marché européen, contre près de 5,5 pour le marché japonais.

Dans ces zones géographiques, la croissance des émissions est constante depuis quatre ou cinq ans, contrairement au marché américain, qui a éprouvé une contraction au cours de cette période. "Nous observons toutefois une inversion de cette tendance outre-Atlantique, où les volumes d'émissions nettes sont en train de redevenir positifs. Cela s'explique en partie par l'émergence de sociétés d'origine asiatique telles que Weibo ou Alibaba, qui émettent de plus en plus d'obligations convertibles sur le marché américain", analyse Jean-Edouard Reymond, Directeur de la gestion obligations convertibles chez UBP.

Ensuite, l'option de conversion caractéristique des obligations convertibles est particulièrement attrayante durant les cycles de remontée des taux d'intérêt. "La hausse graduelle des taux, sous l'impulsion du resserrement monétaire mené par la Fed et de la BCE, est un catalyseur favorable aux convertibles. La possibilité de convertir l'obligation en action permet de tirer parti d'une remontée des taux, quand celle-ci pénalise les titres purement obligataires, exposés de fait à des corrections", explique l'expert de l'UBP.