Le Postmaster General des Etats-Unis, Louis DeJoy, a accepté de suspendre le projet de consolidation du réseau de traitement des services postaux après qu'un groupe bipartisan de sénateurs a exprimé ses inquiétudes quant à l'impact sur les livraisons de courrier.

Dans une lettre adressée au sénateur Gary Peters et rendue publique lundi, M. DeJoy a déclaré qu'il suspendrait la consolidation des opérations des centres de traitement jusqu'en janvier 2025 au moins.

Selon M. DeJoy, ce changement retarderait les économies de 133 à 177 millions de dollars réalisées par l'USPS. M. Peters a déclaré qu'il continuerait à faire pression sur M. DeJoy et sur le conseil d'administration de l'USPS "pour qu'ils élaborent un plan qui n'entrave pas le service de courrier essentiel".

M. DeJoy a indiqué que les opérations étaient en cours d'examen dans une soixantaine d'usines de traitement sur les 427 que compte l'USPS dans le pays. Dans sa lettre, M. DeJoy s'est engagé à ne pas procéder à d'autres regroupements sans en informer le Congrès, "et seulement à un rythme de mise en œuvre modéré".

Le Congrès s'est montré de plus en plus irrité par les changements que l'USPS juge nécessaires pour réduire les pertes financières prévues. Certains législateurs se sont inquiétés de la fermeture d'un centre de traitement dans un État et du transfert du traitement dans un autre État.

La semaine dernière, 26 sénateurs, dans une lettre dirigée par M. Peters et signée également par Susan Collins, Shelley Moore Capito, Jon Tester, Jeanne Shaheen et d'autres, ont exhorté USPS à ne pas apporter de "changements irrévocables à son réseau de traitement et de livraison".

La semaine dernière, M. DeJoy a défendu le plan de restructuration décennal de l'USPS.

"Cette évolution massive et complexe comprend la correction de décennies de décisions désordonnées et de négligence de notre réseau d'infrastructure physique", a déclaré M. DeJoy, ajoutant que l'USPS sait qu'il doit procéder à des améliorations "dans les limites de temps qui lui sont imparties pour survivre".

En novembre, l'USPS a annoncé une perte nette annuelle de 6,5 milliards de dollars, le volume du courrier de première classe ayant atteint son niveau le plus bas depuis 1968.

Le mois dernier, le service postal a annoncé qu'il souhaitait augmenter le prix d'un timbre de première classe de 68 à 73 cents, à compter du 14 juillet, dernière hausse en date d'une série d'augmentations de prix. Vendredi, l'USPS a déclaré qu'il souhaitait augmenter de 25 % en moyenne le prix des envois pour les expéditeurs de gros volumes, afin de leur permettre d'acheminer leurs colis vers des livraisons régionales.