Le numéro trois des magasins de bricolage en Allemagne a annoncé jeudi avoir demandé à un tribunal de Hambourg d'ouvrir une procédure d'insolvabilité pour ses enseignes Praktiker et extra-BAU+HOBBY liée à un endettement excessif, après l'échec des négociations avec ses créanciers.

L'avocat Christopher Seagon, nommé administrateur judiciaire jeudi, a dit qu'il solliciterait des fonds du gouvernement fédéral afin de verser les salaires des 8.600 employés travaillant pour les sociétés touchées par la procédure de dépôt de bilan.

"Les magasins resteront ouverts et les affaires se poursuivront avec l'ensemble du personnel comme auparavant", a-t-il dit dans un communiqué.

Praktiker a subi un alourdissement sensible de son endettement, de plus d'un quart à 535 millions d'euros à la fin mars, par rapport à la période comparable de 2012. Dans le même temps, sa trésorerie fondait de près de 29% à 51,3 millions d'euros.

Praktiker est une enseigne familière pour les Allemands mais elle s'est défraichie face à une concurrence plus à la page. Avec un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de trois milliards d'euros, Praktiker se classe derrière OBI et Bauhaus et devant Hornbach.

Le groupe possède 414 magasins dans neuf pays. Ses 99 magasins internationaux et ses 132 points de vente Max Bahr ne sont pas compris dans la procédure de dépôt de bilan.

En tous les cas, la situation de Praktiker suscite des conjectures selon lesquelles ses magasins pourraient être rachetés par des enseignes telles que Kingfisher ou Hagebau, en quête de parts de marché dans la première économie européenne.

Le quotidien Börsen-Zeitung rapporte vendredi que le britannique Kingfisher, numéro un du secteur en Europe, est intéressé par une partie de Praktiker, sans identifier ses sources. Kingfisher, qui est déjà présent en Allemagne via une participation dans Hornbach, n'a pas voulu dire jeudi s'il était intéressé ou pas par ces actifs.

Parallèlement, Handelsblatt Online cite le patron de Hagebau, concurrent plus modeste de Praktiker, déclarant qu'il serait disposé à acquérir des magasins Praktiker. "Nous sommes en principe intéressés", a déclaré Heribert Gondert pour le site internet du journal.

OBI serait pareillement intéressé mais pas au prix d'une reprise de l'ensemble du groupe, a dit Karl-Erivan Haub, patron de la société-mère Tengelmann.

L'action Praktiker a fini en hausse de 8,5% à 0,14 euro, après avoir perdu 65% de sa valeur jeudi.

Maria Sheahan, Juliette Rouillon et Wilfrid Exbrayat pour le service français