Berne (awp/ats) - Si le franc fort freine les investissements et l'innovation, il peut représenter un avantage. Selon une étude commandée par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), l'appréciation du franc stimule la qualité des exportations à long terme.

L'étude réalisée par la Haute Ecole zurichoise des sciences appliquées et publiée mardi montre que pour les années 1996-2015, il ressort que l'appréciation du franc a renforcé la résistance des exportations. La valorisation du franc a déplacé la demande.

Une hausse de 10% du franc entraîne une amélioration de la qualité moyenne de 1 à 2% des exportations. L'effet d'appréciation sur la qualité est particulièrement marqué dans les domaines produisant des biens différenciés et nécessitant en conséquence des recherches et une publicité élevées.

Sont concernées l'industrie des machines et l'horlogerie. En revanche pour le domaine pharmaceutique, grand consommateur lui aussi de recherche et de publicité, la croissance de la demande semble avoir eu plus d'effet que les facteurs monétaires.

En revanche, une appréciation du franc n'affecte pas significativement la qualité dans les branches produisant des biens peu différenciables et soumises à une concurrence plus intense sur les prix. Cela concerne notamment le secteur des matières premières.

Depuis la suppression du cours plancher avec l'euro en 2015, la force du franc a cependant freiné les investissements et l'innovation, selon une autre étude commandée par le Seco et réalisée par l'institut bâlois B,S,S. Volkswirtschaftliche Beratung et le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l'EPFZ. Les dépenses en recherches et développement (R&D) en Suisse ont été réduites.

A moyen terme, la compétitivité des entreprises devrait en souffrir. "Cet effet négatif sur les dépenses en R&D se manifeste surtout dans les grandes sociétés exposées au niveau international. Or, comme ce segment revêt une importance économique particulière, de longues périodes d'appréciation pourraient compromettre l'attrait de la place économique suisse", notent les auteurs de l'étude.

En outre, les industries de transformation étant plus exposées que les autres, ces périodes d'appréciation devraient aussi accélérer la désindustrialisation.

ats/al